BASKET-BALL - PRO A QUART DE FINALE (MATCH D’APPUI) LE MANS BAT SLUC NANCY : 92-84 (AP)
LES YEUX POUR PLEURER
Le SLUC s’est battu mais a dû rendre les armes après prolongation au terme d’un match épique. Champion de France en titre, le club nancéien peut avoir des regrets, beaucoup de regrets…
Le Mans. Quand Kenny Grant, irréprochable, vit son shoot de huit mètres heurter le cercle et ressortir, le public chauffé à blanc d’Antarès comprit… Alors que la dernière minute de la prolongation approchait, le SLUC Nancy était mené de six points (82-76) et voyait son rêve d’accéder aux demi-finales se déchirer.
La déception est immense. Il y a une semaine tout juste, le club nancéien s’était promené dans cette même salle (89-64) et avait pris une sérieuse option. On sait comment cela s’est terminé. L’ironie de l’histoire, c’est que si le SLUC s’était qualifié, il aurait eu l’avantage du terrain en demi-finale puisque dans le même temps, Cholet, huitième de la saison régulière, a créé la sensation en allant gagner la belle… après prolongation à Gravelines. Le basket est décidément un sport fou…
Au final, le club nancéien n’a pas fini de se repasser le film d’un match haletant, palpitant, à déconseiller aux cardiaques. Si Le Mans avait pris le meilleur départ, comptant jusqu’à neuf points d’avance en première période (30-21, 13’), le SLUC Nancy s’était progressivement remis dans sa roue pour recoller au score à la pause (38-38).
En regagnant les vestiaires, le club nancéien pouvait constater que, contrairement au match retour, il avait plutôt tenu le choc au rebond (26 à 15) et qu’il arrivait une nouvelle fois à bien tenir le poison Taylor Rochestie. Pris en charge par « Le Virus » John Linehan, le meneur américain ne mettra que sept points lors des trois premiers quart-temps.
Seul bémol - et de taille -, le SLUC avait péché par maladresse (40 % de réussite), à l’image de Jamal Shuler (3/12 après trois quart-temps) ou encore de Jimmy Baxter (0/3), qui attendait toujours de marquer son premier panier dans le jeu. L’Américain en était alors à 0/6 en trois matches. « On rate cinq paniers faciles en course dans cette première période », remarqua Jean-Luc Monschau après le match. « Or, à un moment donné, il faut que les choses se passent bien dans les matches décisifs. Mais cela n’a pas été le cas. En deuxième période, on laisse également trop de lancers-francs… »
LE CHANTIER DE KURZ
Alors que la pression était encore montée d’un cran dans une salle d’Antarès sans doute vexée par les critiques qui avaient plu sur sa tiédeur lors du match aller, le SLUC Nancy avait raté bien trop de munitions sur le pas de tir. Akin Akingbala, pas réputé pour être un cador dans cet exercice, loupa ainsi ses quatre tentatives en deuxième mi-temps.
Mais si les Manceaux avaient fait un petit break à un peu plus de trois minutes du gong (66-61), le SLUC trouva les ressources pour revenir, grâce notamment à la combativité d’Adrien Moerman, à l’abattage de Rob Kurz, précieux au relais d’un Victor Samnick très discret, notamment au rebond (5 dont 4 offensifs), et à son adresse extérieure (14/32 à 3 pts).
Sur un shoot tombé du ciel de Pape-Philippe Amagou, le SLUC reprit d’ailleurs espoir et arracha la prolongation sur deux lancers-francs de Jamal Shuler à huit secondes du gong (70-70). Antoine Eïto, aussi incisif que vendredi, voyant sa dernière cartouche de loin rater le cadre.
Le SLUC Nancy avait alors cinq minutes supplémentaires pour forcer son destin et les cartes en main pour réussir l’exploit. Mais Taylor Rochestie sortit alors de sa boîte (9 pts en prolongation) et JP Batista concrétisa en paniers les offrandes des copains. On sentait alors que l’élastique était en train de casser pour le SLUC Nancy et que le champion de France en titre était en train de rendre les armes. Quelques minutes plus tard, les Manceaux dansaient au milieu du parquet. Les Nancéiens, eux, avaient le cœur lourd…
De notre envoyé spécial Anthony GUILLE