Journal de Saône et Loire
Elan Chalon - Nancy (ce soir 20h au Colisée)
Maintenant lâchez-vous ! Rescapé d'un tour préliminaire à haut risque, l'Elan n'a rien à perdre face à Nancy. Dernier match ou pas chez lui, il cherchera avant à se faire plaisir ce soir au Colisée.En quittant le Colisée voilà une semaine après le match aller face au Havre, sans aucune certitude d'y remettre à nouveau les pieds, l'Elan s'était secrètement promis d'y revenir. Pari tenu.
En submergeant les Havrais (66-93) samedi lors d'un match d'appui à sens unique, John Best et ses coéquipiers, si souvent décriés cette saison pour leur manque de tempérament et leur répugnance à sa faire violence, ont démontré qu'ils méritaient définitivement le respect.
« Là où on espérait ! »Après une saison sans relief (17 victoires, 17 défaites) le risque était pourtant grand de voir le groupe chalonnais se disperser aux quatre vents dans la tourmente des éléments au Havre. En se recentrant sur lui-même, en ne faisant pas l'économie non plus d'une nécessaire et salvatrice auto-critique, il a non seulement trouvé les ressources pour franchir le cap, mais également se présenter face à Nancy en quart de finale fort d'une nouvelle légitimité.
« On est là où on espérait être, confirme Dominique Juillot, le président chalonnais. Si elle n'efface pas complètement une saison difficile, cette qualification pour les quarts de finale la rachète en partie ; surtout elle nous permet de nous situer à un niveau plus conforme à celui auquel on espérait être ».Espérée à défaut d'être programmée donc il y a une semaine encore, cette confrontation avec Nancy, le numéro 2 de la saison régulière (26 victoires, 8 défaites) s'inscrit donc comme une opportunité supplémentaire pour les Chalonnais de faire durer le plaisir. Et d'en procurer à leurs supporters. Sachant qu'on ne leur en voudra pas s'ils venaient à être éliminés par des Nancéiens, donnés favoris par la plupart des observateurs, ils l'abordent surtout avec l'état d'esprit de ceux qui n'ont rien à perdre. Mais au contraire tout à gagner dans l'histoire.
Cerise sur le gâteauLes Nancéiens, qui restent depuis le début de l'année sur une ahurissante série de 18 victoires en 20 matches, auront-ils la carrure suffisamment large pour supporter la pression qui pèse sur leurs épaules ? « L'an dernier, on prenait chaque match l'un après l'autre en se disant on verra après, souligne Tariq Kirksay Mais cette saison les gens nous parlent de Bercy et nous disent « Jusqu'au bout ». On sent que les attentes sont beaucoup plus grandes ».
Avec Cyril Julian, le MVP français de la saison, « Air Max» Zianveni, Dan McClintock et ses 2.12m, sans oublier Tarik Kirksay qui avait fait très mal à l'Elan l'an dernier au Colisée, le SLUC les a à priori suffisamment haut perchées et bien plantées pour faire de l'ombre aux Chalonnais dans la série qui s'ouvre ce soir au Colisée.
« C'est clair que Nancy c'est autre chose, confirme Mamoutou Diarra, le leader d'une équipe chalonnaise qui aborde ces quarts les canines acérées et bien décidée à mordre goulûment dans tout ce qui se passe comme un supplément de bonheur. C'est surtout une grosse raquette avec deux gros joueurs, Cyril Julian et Maxime Zianveni - Ndlr : 50 points et 22 rebonds à eux-deux lors de la défaite (78-69) de l'Elan à Gentilly -. Si on ne veut pas subir dans ce secteur, il faudra qu'on mette en place quelque chose. Mais si on garde le même état d'esprit, pourquoi pas... ».Et si la clé de cette série, c'était tout simplement de jouer ensemble et de prendre du plaisir. Chiche ?
Pierre Desbois
Au complet de part et d'autre Malgré une fatigue plus prononcée côté chalonnais après les quatre matches en huit jours dont sort la formation de Gregor Beugnot, les deux équipes abordent ce match avec tous leurs atouts en main. Même s'il n'a repris l'entraînement que vendredi, Cyril Julian est désormais complètement remis du genou qui l'a privé des deux derniers matches de la saison régulière.
« On s'est surtout préparé pour avoir du rythme » explique J.-L. Monschau, dont l'équipe, dispensée du tour préliminaire, n'a plus joué depuis le 13 mai (victoire 102-65 à Rouen). RAS également côté chalonnais, où tout le monde s'est entraîné normalement ces deux derniers jours.
Malgré une fatigue plus prononcée côté chalonnais après les quatre matches en huit jours dont sort la formation de Gregor Beugnot, les deux équipes abordent ce match avec tous leurs atouts en main. Même s'il n'a repris l'entraînement que vendredi, Cyril Julian est désormais complètement remis du genou qui l'a privé des deux derniers matches de la saison régulière.
« On s'est surtout préparé pour avoir du rythme » explique J.-L. Monschau, dont l'équipe, dispensée du tour préliminaire, n'a plus joué depuis le 13 mai (victoire 102-65 à Rouen). RAS également côté chalonnais, où tout le monde s'est entraîné normalement ces deux derniers jours.
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Est republicain
En route pour l'aventure
Après sa mémorable deuxième place en saison régulière, le SLUC remet les compteurs à zéro. C'est face à Chalon qu'il faut écrire la suite de l'histoire. A Nancy, on la rêve belle et longue...NANCY. On efface tout, on n'oublie rien ? La phrase peut faire sourire, mais au moment de rentrer dans ses play-offs, le SLUC Nancy la trouvera peut-être de circonstance. Après avoir vécu une saison régulière de toute beauté, arraché la deuxième place en étant simplement devancé au panier-average par Pau-Orthez, après avoir remporté dix-huit de ses vingt matches de Pro A depuis le début de l'année, Nancy arrive lancé comme une fusée en ayant presque des allures d'épouvantail et tout au moins, un statut de candidat très sérieux au titre.
Mais malgré ses récents états de service, malgré le souvenir encore vivace de la dernière finale à Bercy, le SLUC ne veut pas vivre sur des souvenirs ou ses acquis. On remet les compteurs à zéro et la suite de l'histoire, elle s'écrit à partir de ce soir au Colisée de Chalon.
« Il y a cinq matches à gagner, c'est tout » résume Jean-Luc Monschau en situant le chemin qui sépare son équipe d'une hypothétique finale,
« il faut arriver à oublier la saison dernière, la saison régulière. Puiser dans la confiance qu'on a pu emmagasiner depuis le début de l'année, oui, mais il faut aussi une remise en question permanente et se remettre en bleu de chauffe. Ce n'est pas parce qu'on a gagné pas mal de matches ces derniers mois que la victoire est un dû ».Greg Beugnot « Si j'avais un pari à faire... »On efface tout mais on n'oublie pas ce qui a permis d'en arriver là. Un message que le coach nancéien aura sans doute martelé à ses joueurs tout au long de ces dix jours passés à préparer sereinement ce choc des quarts de finale face à l'Elan Chalon.
Une affiche qui a de l'allure évidemment, mais qui sent le piège à plein nez. Pour un tas de raisons.
D'abord parce que le SLUC endossera clairement le costume de favori et que cette saison régulière inoubliable a engendré des attentes de la part des supporters, lesquels rêvent que leur équipe retourne à Bercy le 18 juin prochain.
« Si j'avais un pari à faire, je mettrais une pièce sur Nancy face à nous » lance d'ailleurs, malin, Greg Beugnot pour qui la balance des pronostics affiche un « 70-30 » en faveur du SLUC.
Ou comment jouer les outsiders et déplacer la pression sur l'équipe adverse...
Mais si le SLUC se sait favori d'autant qu'il aura l'avantage du terrain en cas de belle samedi, il sait aussi que l'obstacle bourguignon sera certainement bien moins facile à franchir que ne l'indique le classement des deux clubs à l'issue de la saison régulière (2e et 10e).
Le pivot qui plante à trois pointsSurtout si l'Elan, spécialiste ès-shoots extérieurs et premier de la saison régulière à l'adresse à 3 pts (36,2 %), réédite le match qu'il a fourni samedi après-midi au Havre lors de la belle du tour préliminaire. Les chiffres font presque peur : 56 % de réussite et 15 tirs inscrits à 3 pts par six joueurs différents et notamment le pivot Mazique auteur d'un improbable... 3/4 derrière la ligne des 6,25m ! Derrière la « meilleure performance collective » de Chalon depuis le début de saison selon son coach, une évidence : cette équipe est bardée de mitraillettes. « On a vu ce match à la vidéo » observe simplement le meneur de poche Marques Green,
« on sait qu'ils sont bons à trois points, mais ils peuvent avoir d'autres arguments. Il faudra s'adapter ».S'adapter pour tenir le choc et essayer de revenir avec un succès de Chalon, histoire d'aborder le match retour en réelle position de force. Un challenge à la portée de cette équipe du SLUC qui retrouvera son guerrier Cyril Julian, dont la douleur au genou fait visiblement partie du passé. Le MVP français du championnat a déjà hâte de jouer des coudes sous les panneaux, hâte comme ses copains de rentrer dans le bain des play-offs. Allez, en route pour l'aventure. Et qu'elle soit la plus belle possible.
Anthony GUILLE
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« On a faim »- DeRon, le SLUC a bénéficié de dix jours pour préparer ce choc. Quels sont les points où vous pensez devoir vous améliorer pour ces play-offs ?- Définitivement, les balles perdues. C'est notre péché mignon (NDLR : le SLUC est l'équipe qui a eu le plus de balles perdues en saison régulière avec une moyenne de 16,5 par match). Or, on sait à quel point c'est important de contrôler la balle en play-offs. On a beaucoup bossé sur la concentration cette semaine pour essayer de corriger cela.
- Entre Chalon et Le Havre, vous n'aviez aucune préférence ?- Non, car chaque équipe avait ses atouts. On sait que Chalon a pas mal de menaces extérieures, que tout le monde peut shooter de loin, que cette équipe défend dur. On essaie surtout de se focaliser sur notre jeu.
- Alors que vous allez entrer dans ces play-offs, êtes-vous conscient que le public attend beaucoup de cette équipe du SLUC ?- C'est sûr qu'il y a beaucoup d'attentes, beaucoup plus que la saison dernière. Mais le passé est le passé. On a une nouvelle équipe avec de nouveaux joueurs. On a un nouveau visage et c'est avec ce nouveau visage qu'on va tenter d'aller loin. Même si on n'a pas gagné la Semaine des As, même si on n'a pas fait grand-chose en coupe, on a montré qu'on était une des meilleures équipes en saison régulière et on va essayer de gagner quelque chose. On a faim, d'autant plus faim qu'on n'a pas été champions la saison dernière.
- Vous étiez là lors de la campagne 2004/2005 comme Bailey, Kirksay, McClintock et Zianveni. Vous pensez que l'expérience des derniers play-offs peut vous servir ?- Oui. La saison dernière, on a joué de très bonnes équipes, Gravelines, Le Mans, Chalon, on a disputé des matches durs qui ont façonné notre confiance. Cela peut nous aider.
- Entre les anciens entre guillemets et les nouveaux, vous évoquez cette expérience de la saison dernière ?- Oui, un peu. Ceux qui étaient là la saison dernière veulent revivre les émotions de la saison dernière car c'était vraiment super d'aller à Bercy... hormis les trois dernières minutes du match (rires) ! Quant aux nouveaux comme Marques (Green) et Jermaine (Boyette), ils ont faim et ont à coeur de montrer qu'ils peuvent répondre présents.
- On imagine que vous êtes impatients de débuter l'aventure des play-offs...- C'est sur. Cette grosse semaine d'entraînement a fait du bien, mais maintenant, on a faim de matches. On est prêts.
Recueilli par A.G.
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Républicain lorrain
En place pour le final
Le SLUC entre dans la période la plus intense de son histoire. Parce qu'il est le favori de ces play-offs après un championnat somptueux. Parce qu'il est le finaliste sortant.
Tout le monde le voit en haut de l'affiche. Tout le monde le cite en tête des pronostics. Tout le monde ou presque. Normal quand on finit premier ex aequo. Le soir d'un certain Le Mans - Villeurbanne, début mai, deux des meilleurs coaches de l'élite ont fourni la même réponse:
"Le Sluc est mon favori>. Vincent Collet et Claude Bergeaud ont ajouté: "C'est vraiment l'équipe la plus régulière, la plus complète."
Intox? Aveu? Jean-Luc Monschau sourit, ne croit guère à la vérité des mots:
"D'abord, j'ai toujours dit que ce championnat était très homogène. Les play-offs le seront également. Vous savez, il faut se souvenir que Pau, l'Asvel ont perdu à Reims, le premier club non relégable et que le Sluc ne s'est imposé que de deux points en Champagne. Ensuite, certaines formations ont besoin de quelqu'un pour se dégager de la pression, préférant se faufiler dans l'habit de l'outsider mais on ne les croit pas. Il s'agit plus d'une stratégie. Plus que jamais, la compétition est ouverte." L'entraîneur nancéien avait prévenu son entourage avant même la fin du tour préliminaire:
"Que ce soit Le Havre ou Chalon, ces adversaires sont des pièges."Ce sera donc les Bourguignons de Greg Beugnot, sorcier des parquets, qui se rappelle sans doute des quarts de finale 2005: deux des quatre formations entrées directement dans la danse, avaient valsé lors d'un vilain tour. L'une d'elles s'appelait Le Mans, roi des débats réguliers... Voilà qui doit injecter de l'optimisme dans les veines chalonnaises. Ou qui doit mettre en garde les esprits slucistes. Même le changement de formule ne débouche pas sur une qualification automatique. Chalon l'a prouvé en remportant les duels N°1 (à la maison) et N°3 (à l'extérieur).
Mystérieux ChalonMais Le Havre de Christian Monschau n'a pas de rapport avec le Sluc de Jean-Luc Monschau qui déboule dans ce sprint final auréolé du dossard 2. Flanqué des deux meilleurs joueurs français (Julian/Zianveni). Bardé d'une confiance au zénith avec 15 victoires lors des 17 derniers matches. Armé de plusieurs labels de qualité. Comme ce rang de leader au classement des rencontres disputées hors de ses bases: 11 succès, 6 revers. Ce Sluc qui parade une fois deux chez ses hôtes, décevrait en s'inclinant chez un rival qui, lui, dérape une fois sur deux dans son antre! Verra-t-on le même Chalon en play-offs? Imprévisible formation, capable de changer le cours du jeu en quelques minutes grâce à son talent à dégainer à trois points. Dans cet exercice, on ne fait pas mieux dans l'Hexagone...
A l'aller, les Lorrains avaient plié lourdement 93-75 mais à une précision capitale près: Boyette n'avait pas quitté les Etats-Unis. Depuis son atterrissage, Nancy n'a lâché que deux scores. Au retour, les partenaires de Mokongo et Diarra avaient donné des sueurs froides à Gentilly (78-69). Ce soir-là, des Lorrains, pourtant au complet, avaient confié leur destin à un Cyril Julian époustouflant. Sans lui, il n'y aurait pas eu de salut. Comme quoi, la route jusqu'à Bercy, pourrait s'avérer chaotique.
Alain THIÉBAUT.