Et oui belle victoire des bleus !!!
Rugby - TournoiEt maintenant, le Grand ChelemEn s'imposant face à l'Italie (46-20), le XV de France a préservé ses chances de remporter le Grand Chelem, samedi prochain, contre l'Angleterre. Avec six essais inscrits, les Bleus ont très vite écarté le spectre d'un match piège. Imanol Harinordoquy a marqué le premier essai de la France face à l'Italie.(EQ)
Les Bleus nous l'avaient promis. Aucune tentation de Grand Chelem n'aurait su pervertir l'avant-dernier chapitre de ce VI Nations. Et l'Italie est arrivée, ragaillardie par sa récente victoire sur l'Ecosse (16-12), pour ruiner les promesses tricolores. En vain. Victorieux d'une Squadra Azzurra trop vite dépassée (46-20), le XV de France a un peu plus conforté ce sentiment de sérénité quels que soient les scenarii. Et c'est bien de Grand Chelem dont on peut désormais causer dans le dédale de couloirs du Stade de France. Après avoir résisté aux coeurs gallois, la formation de
Marc Lièvremont n'a pas laissé de place aux doutes, au match piège, aux facilités d'une rencontre sans passion. En moins de trente minutes, les Tricolores ont renvoyé les Azzurri au souvenir poussiéreux de leur unique succès, en 1997 à Grenoble (40-32).
22-3 à la pauseMorgan Parra a une nouvelle fois confirmé son adresse face aux perches en signant un 7/9.
Pour chasser le spleen du jeu rigoriste du Millennium, les devoirs de relance avaient été inscrits au programme de la semaine avec comme directive sur la tempe : «jouez !». En idéologues des après-midi buissonnières,
Clément Poitrenaud et
Marc Andreu ont ainsi semé un sacré mic-mac dans la défense italienne. Une défense italienne lourde et tellement dilettante dans son replacement à la moindre accélération de l'arrière toulousain et de l'ailier castrais, auteur de son premier essai international (32-6, 51e). Fringants dès l'entame, les Coqs ont distillé un rythme suffisamment dense pour démobiliser le premier rideau défensif transalpin. On l'avait rarement vu dans ce registre. Mais
Morgan Parra a démontré qu'il savait bien sauter au ras des regroupements. Pour le plus grand bonheur d'
Imanol Harinordoquy (7-0, 8e).
La paire de centres du XV de France s'est avérée décisive. Sur chaque ballon porté, David Marty (deux essais) et Yannick Jauzion (un essai) sont parvenus à prendre l'intervalle.
Réduits à quatorze après le carton jaune de
Gonzalo Garcia (14e), les Italiens n'ont jamais existé. Planqués derrière leur jeu austère et les coups de pompes de
Luke McLean et
Craig Gower, les protégés de Nick Mallett ont surtout déçu par leur engagement discret. Oui, les Italiens étaient mollassons. Et les encouragements de Martin Castrogiovanni ont semblé bien faiblards malgré les essais de
Carlo Del Fava (69e) et
Pablo Canavosio (46-20, 74e). Pris dans les rucks, les Azzurri auraient bien voulu s'inspirer des batailles rudes du rugby florentin de la Renaissance. Mais de valeureux combattants, ils ont revêtu l'habit de Capitan de la commedia dell'arte. Eux les chamailleurs des conversations en mêlée...
Marc Lièvremont regrettera certainement en conférence de presse ces deux essais italiens. Ses joueurs ont pourtant su faire face à l'ennui des élans adverses pour rester dans leur match et imposer leur conquête (un seul ballon perdu en touche). Vite, les Bleus doivent aller se plonger dans leur bac à glaçon pour soulager leurs guibolles. Dans six jours, le "good game" aux lèvres, les Anglais se réjouiraient bien de saboter leur Grand Chelem.
Vincent PERE-LAHAILLE, au Stade de France