Omnisports projets de loi en vue
Bernard Laporte : «Le sport souffre de ne pas être assez professionnelLe secrétaire d’Etat veut rendre le sport professionnel français plus compétitif. Pour atteindre cet objectif, il vient de cibler ses priorités.
Moins d’une semaine après avoir présenté sa réforme du haut niveau, le secrétaire d’Etat Bernard Laporte a détaillé ses priorités pour rendre le sport professionnel français plus compétitif. «C’est une question de rayonnement, non seulement pour des considérations d’image de la France dans le monde, mais aussi des enjeux économiques et sociaux très forts», a exposé l’ex-sélectionneur du XV de France.
GRAND ANGLE Confronté au manque de compétitivité des clubs français sur la scène européenne, il entend proposer au printemps un projet de loi qui s’appuie sur les travaux de deux commissions. Celle menée par Eric Besson sur la compétitivité des clubs professionnels de football. Et celle présidée par Philippe Séguin sur les enceintes sportives.
Les conclusions de ces deux rapports ont amené M. Laporte à la «conviction simple que le sport professionnel ne souffre pas d’être trop professionnel» mais de ne pas «l’être assez». Et que, «pour être compétitif sportivement, un club professionnel doit l’être économiquement». C’est donc tout naturellement que la plupart des priorités de Laporte portent sur le volet économique.
En préambule, Bernard Laporte veut refondre l’environnement juridique des clubs pour les faire évoluer vers un statut unique de société anonyme. «Pour qu’enfin nos clubs professionnels deviennent de véritables entreprises du sport» avec la possibilité de «faire le choix de la cotation en bourse».
Outils économiquesParmi les principales mesures proposées ensuite, on retrouve la volonté de disposer d’enceintes sportives «dignes de ce nom» pour en faire des outils économiques. «La part du revenu des stades dans les budgets des clubs français c’est moins de 15 %, c’est plus de 25 % en Espagne et plus de 35 % en Angleterre.» Avec en toile de fond aussi l’Euro-2016 de football que la France voudrait organiser. Le président de la Ligue nationale de football, Frédéric Thiriez, a estimé qu’à cet égard le discours de M. Laporte répondait aux attentes. «ll faut qu’il y ait une union sacrée, il faut être prêt à donner des réponses concrètes car ça va aller très vite», a complété Jean-Pierre Escalettes, fraîchement réélu à la tête de la Fédération française de football.
Si l’accent porte d’abord sur les stades de football et/ou de rugby, il n’est «pas question d’oublier les sports de salle» au sujet desquels M. Laporte compte lancer une commission «grande salle». Autres propositions retenues par le secrétaire d’Etat : la reconnaissance du caractère d’intérêt général des grandes enceintes sportives quel que soit leur mode de financement, privé, public ou mixte ; l’autorisation des financements par les collectivités locales des stades à vocation professionnelle ; la mise en place d’un régime assoupli de prêts aux clubs pour mettre fin à une «situation aberrante» qui empêche aujourd’hui un organisme bancaire déjà actionnaire ou sponsor d’un club d’effectuer un prêt à un autre club ; ou encore une réforme de la taxe sur les spectacles afin de la rendre plus équitable «voire de la remplacer par une TVA à 5,5 %», la seule mesure fiscale formulée par M. Laporte dans son projet.
Le volet économique, proéminent, s’accompagne d’un volet «de la régulation et de la performance sportive» qui préconise notamment de renforcer les directions nationales de contrôle de gestion des clubs professionnels. Ainsi qu’un volet éthique pour ne pas céder au «laisser-faire ou à l’hypocrisie face aux phénomènes de violences et de racisme dans nos stades».
Publié le 19/12/2008
Republicain lorrain