Eric Girard limogé

La valse et ses vertus


Démis de ses fonctions dimanche par Strasbourg, Eric Girard est le cinquième coach à passer la main cette saison. Jusqu'à présent, le changement n'a pas eu les mêmes effets...


NANCY._ Un entraîneur est par définition assis sur un siège éjectable. Tant que ça gagne, tout baigne, mais quand ça perd... Eric Girard pourra à loisir méditer sur la fragilité de la chaire. Coach de la SIG depuis trois ans et demi, champion avec le club alsacien en 2005, trois fois dans le Top 4 en saison régulière, le technicien a beau avoir hissé l'équipe aux sommets de la Pro A, il n'a pas résisté à la vague de turbulences que traverse actuellement le club. Battu samedi par Dijon dans sa salle (60-64), le club du président Christ a concédé sa quatrième défaite de rang.
La défaite de trop. Le lendemain, Girard apprenait qu'il était démis de ses fonctions et remplacé par Olivier Weissler, jusqu'alors entraîneur du centre de formation. « Fin février, la SIG pouvait entrevoir une qualification dans le Top 5 de la saison régulière », expliquait le communiqué officiel, « Les résultats enregistrés au mois de mars risquent à présent de précipiter le club vers une non-participation aux play-offs ».
En clair, le staff alsacien, qui avait des relations plutôt crispées avec son coach ces derniers mois, a souhaité créer les conditions d'un électrochoc. Ce n'est pas le premier club à le faire, ce ne sera pas le dernier.
Eric Girard est ainsi le cinquième coach à passer la main cette saison après Olivier Cousin (Pau-Orthez), Frédéric Sarre (Gravelines), Elias Zouros et Ron Stewart (Paris-Levallois). Pour le club parisien, les dividendes du changement ne sautent pas aux yeux pour l'instant. Quand Elias Zouros est parti, le club avait gagné 5 de ses 12 premiers matches de la saison, mais son successeur Ron Stewart, qui venait de quitter Brest en Pro B, a pour sa part perdu ses 5 matches avec l'entité avant d'être remplacé par Jean-Marc Dupraz.
Et si l'ancien limougeaud a un bilan chiffré équilibré en championnat (3 succès, 3 défaites), le club de la capitale est depuis la dernière journée relégable. Vous avez dit paradoxal ?

Le poids des remodelages


Par contre, la valse des entraîneurs a eu des vertus nettement plus spectaculaires à Gravelines et Pau-Orthez. En Béarn, Olivier Cousin avait commencé la saison avec un bilan calamiteux d'un succès pour sept défaites en championnat avant d'être remplacé par son adjoint Laurent Mopsus. Depuis, le club béarnais a gagné neuf matches sur quinze et s'est même remis à rêver aux play-offs.
A Gravelines, Frédéric Sarre a rendu son tablier début janvier alors que le club nordiste présentait une fiche de quatre victoires, huit défaites. Son remplaçant, Philippe Namyst, l'ancien assistant du SLUC Nancy, a mis un peu de temps à prendre ses marques (1 succès, 6 défaites), mais le BCM reste depuis sur quatre succès en cinq matches et n'est plus relégable. La preuve que le changement peut avoir du bon même si évidemment, les remodelages des effectifs qui ont accompagné ces changements (Paris-Levallois a pris Ffriend et Baker et s'est séparé de Golemac et Milisavljevic, Pau-Orthez a recruté Graves, Robinson et Trepagnier et a remercié Withers et Young, Gravelines a enrôlé Mokongo et Slaughter et a laissé partir Ostojic et Austin) ont également une incidence sur le rendement de ces équipes.
Olivier Weissler, le nouveau coach de la SIG, aura nettement moins de latitude que ses collègues puisque le règlement n'autorise plus le moindre changement depuis le 29 février sauf cas très précis (blessures entraînant une indisponibilité d'au moins 45 jours, embauches de joueurs au chômage depuis 45 jours). Mais Olivier Weissler connaît la fragilité du poste. Et sait qu'il faut apprendre à vivre avec un siège éjectable dans un coin de la tête...

Anthony GUILLE


Est republicain

Girard au banc des accusés...

Fausse note dans l'Opéra du Rhin. Eric Girard a été brutalement prié de ranger son bureau. La valse, à un temps, d'un entraîneur qui avait emmené Strasbourg au plus haut, a des airs de déjà-vu. Olivier Weissler lui succède.

OAS_AD('Position2'); Et de quatre ! Strasbourg, après Pau-Orthez, Paris, Gravelines, a succombé à la tentation l'entraîneur-mouchoir jetable. Eric Girard, référence du championnat de France (titre en 2005, Coupe de France en 98 et 99, une fois élu coach de l'année, sept fois dans les six premiers en douze ans de travaux), a été démis de ses fonctions, selon l'expression consacrée.L'homme qui a si souvent mis les bâtons dans les roues de Nancy, a tout juste eu le temps de lire le communiqué du président alsacien Jérôme Christ : « Fin février, la SIG pouvait entrevoir une qualification dans le Top5 de la saison régulière. Les résultats enregistrés courant du mois de mars risquent à présent de précipiter le club vers une non-qualification en play-offs ». Difficile de croire que l'on sacrifie Eric Girard pour une série noire de quatre défaites d'affilée selon le mentor lorrain Jean-Luc Monschau, vétéran des bancs de l'élite : « Je n'ai pas à faire de commentaires sur la décision des dirigeants mais je ne peux qu'exprimer ma solidarité et mon amitié envers un collègue. Dans le sport, on fait souvent ce constat : la Roche tarpéienne est proche du Capitole. » A savoir, porté au sommet de la gloire un jour, blackboulé le lendemain sur l'autel des sacrifices dont on n'est jamais certain qu'ils portent leurs fruits.Jean-Luc Monschau, qui vient de traverser une passe délicate, fait justement remarquer : « Il est remercié pour un 0/4 mais on ne lui a rien dit quand, juste avant, il avait réussi un 9/11. Si je suis surpris ? Oui. On peut perdre plusieurs fois de suite comme on peut en gagner autant ou plus, la preuve. » Reproche-t-on d'autres choses à Eric Girard ? Peut-être sa grande gueule, ou sa façon de dire les quatre vérités, même à des dirigeants. Compétiteur exigeant, on sait qu'il réclamait plus d'audace, plus de moyens donc, dans le recrutement. Quand on n'est pas langue de bois pour un sou, on s'expose au ciel qui vous tombe sur la tête même si l'entraîneur a du coffre : « On entre dans ce métier en connaissant les règles, ça fait partie du jeu. Nous étions arrivés à un moment où il aurait fallu un peu modidier l'équipe. Les dirigeants ont perdu patience alors que nous sommes au 8e rang et toujours qualifiés en Coupe. Il y a pire comme situation. » Son palmarès, entre couronne hexagonale et aventure européenne (1/4 de finale de la coupe ULEB, meilleur résultat d'un club français), pouvait plaider en sa faveur. Erreur : « Avoir des résultats ne signifie rien. Mon prédécesseur, Frédéric Vitoux, avait bien atteint la finale de la Coupe. Plus grand-chose, de nos jours, ne protége de grand-chose... » Cette décision de l'état-major du Rhénus peut paraître brutale comme l'a été la manière selon Eric Girard : « Nous perdons à Dijon (mal classé) samedi. Comme nous nous étions inclinés (64-60), on avait programmé un entraînement le dimanche matin, à 11h. Il a été annulé. J'ai eu seulement le temps de prendre mes affaires. Les joueurs, pas avertis, sont repartis... » Sportivement, dans ce genre d'affaires, on n'a jamais su qu'après. Mais se priver de l'expérience d'un tel cerveau à ce moment de la saison, étonne. Le malheur de l'un fait le bonheur du sympathique Olivier Weissler, enfant du pays, ancien joueur bien connu dans l'Est hexagonal, dont la « mission sera de remettre l'équipe sur de bons rails afin d'assurer une qualification en play-offs ».

Alain THIÉBAUT.

Republicain lorrain

James a écrit:

Lu sur infrarouge, Claude Bergeaud aurait signé à la sig (la source serait france bleue alsace)

et pourquoi pas ettore messina aussi,il quittera le CSKA... a c'est vrai le 1° avril tout les rêves sont permis!!!

philippe strasbourgeois a écrit:

aircraft a écrit:

ben on dirait que toute la SIG a surjouée. a l'époque je me disais qu'ils risquaient de compter pour le titre...

il semblerait que la guerre froide était ouverte entre le coach et les joueurs depuis 1 mois/1 mois et demi et que les joueurs aient decide de s'en debarasser en ne jouant plus les derniers matchs (3 defaites à domicile contre vichy, dijon et paris qui se sont d'ailleurs bcp ressemble dans leur deroulement: 1 ere mi temps calamiteuse (18 pts contre dijon par ex) et puis retour tonitruant en seconde pour echouer de quelques pts).
la direction n'avait semble t il plus que la possibilite de virer Girard, plutot que l'effectif complet........il semblerait que l'affaire ait ete particulierement severe avec les trois ricains: shannon, houston et pettway........
le we, à pau, cela va c....

Ce qui est malheureux dans cette histoire c'est que le dernier match que la SIG a joué c'est contre nous et de quelle manière.
Ca va pas arranger le rapport entre les supporters.

c'est clair, les supporters de la SIG en sont grandement responsables......

LOL hé ben le poisson d'avril, on y a aussi cru mais il n'en ai rien
Je voulais moi aussi parler de l'affaire E.Girard, en donnant ici mon point de vue.
Je sais que de votre côté des Vosges, il peut paraître assez antipathique (car il en veut de temps en temps aux arbitres c'est vrai ), mais c'est assez réconfortant que tout le monde trouve le final très "mal tourné" (pour ne pas dire d'autres mots).
C'est vraiment très moche je trouve, d'avoir "remercié" messieurs Girard et Navier de cette façon là.
Après, l'occasion était apparement trop belle. Nous nous demandions depuis longtemps sur Infrarouge, pourquoi le contrat des entraîneurs sus-cités n'étaient toujours pas prolongé (alors que le SLUC, le MSB et tant d'autres redonnaient leur pleine confiance à leur staff).
C'est en fait car, comme le disait Philippe, le divorce était consommé depuis pas mal de temps entre J.Rosenstiehl et E.Girard. Les deux hommes ne se parlaient plus des masses.
Un espoir strasbourgeois me disait aussi quà choisir entre notre "manageur général" et nos coachs, le Président a plutôt tranché par affinités. En tout cas, ils ne se sont pas réjouis de la nouvelle non plus, du côté des jeunes.

Le plus moche dans tout ça, je crois que c'est l'affaire du pigiste médical de B.King. Il n'y avait pas assez d'argent pour en engager un (alors que l'assurance prennait en compte une bonne partie du salaire), alors que pour virer les coachs, on trouve des fonds de tirroir !
Et de notre côté, nous n'avons même pas pu remercier le plus beau duo d'entraîneurs que la SIG ai eu.

DNA du 03 avril 2008

Girard, l'élégante révérence

Trois jours après sa brutale éviction de la SIG, Éric Girard, le désormais ex-entraîneur strasbourgeois, revient sur cet inattendu limogeage. Sans jamais céder à la tentation de régler des comptes. Une élégante façon de tirer sa révérence en somme.

Mails, sms, appels téléphoniques. Depuis dimanche, les témoignages de sympathie affluent. D'ici et d'ailleurs aussi. « Y compris de gens avec lesquels je n'avais pas plus d'affinités que cela », sourit leur destinataire. Entraîneurs - Jean-Luc Monschau, Paul Le Guen... -, joueurs - Ricardo Greer, Aymeric Jeanneau... -, présidents, arbitres, tous lui font part de leur soutien, de leur étonnement aussi. « Dans ces moments-là, on se rend compte qu'on n'est pas tout seul, dit Éric Girard. C'est une belle reconnaissance pour la petite touche qu'on a pu apporter avec Jérôme (Navier) depuis trois ans et demi ». « Comme on ne peut jamais changer dix joueurs, il n'y a pas d'alternative »

Attablé dans un restaurant de Cronenbourg, le désormais ex-entraineur de la SIG accepte de revenir sur son éviction. Soixante-douze heures plus tard, la voix ne trahit aucune amertume, aucune meurtrissure. « Je ne suis pas aigri. Je connais bien les règles de ce métier, le rôle ingrat qui est le nôtre. On sait que ça peut arriver. Et comme on ne peut jamais changer dix joueurs, il n'y a pas d'alternative ». Parce que le sport de haut niveau s'accommode mal avec le sentimentalisme, Éric Girard préfère donc dédramatiser : « Entre eux et pour rire, les coaches disent souvent qu'on n'est pas un grand entraîneur tant qu'on n'a pas été viré. C'est chose faite ». Si celui qui a conduit la SIG au titre de champion de France en 2005 s'efforce de faire bonne figure, son adjoint a davantage accusé le coup. Éric Girard lui rend un hommage appuyé : « Durant toutes ces années, Jérôme n'a pas été un simple figurant, mais un coach à part entière avec de hautes responsabilités dans des domaines spécifiques. Il rebondira, cela ne fait aucun doute. Tout le staff est d'ailleurs à créditer d'un boulot formidable ». Il reste que le brutal limogeage, à sept journées de la fin du championnat, du duo des Mauges n'en finit pas d'interpeller. Incrédulité, scepticisme, cette décision - à sens inique ? - fait couler encre et salive. D'autant qu'avant de tomber, le couperet n'était précédé d'aucun signe avant-coureur, d'aucun ultimatum. « Bien sûr, je ne suis pas naïf et je savais qu'avec quatre défaites en cinq matches, je risquais d'entendre un discours qui ne fait pas plaisir ». Mais l'intéressé ne soupçonnait pas, il l'avoue, une mesure aussi radicale. « On laisse le club qualifié en play-offs et en coupe de France. Il y avait plus dramatique comme situation ».

« Je n'ai jamais triché, j'ai toujours tout donné »

L'oukase présidentiel n'en apparaît que plus abrupt. Sur la forme tout d'abord. « Dans ce métier, on ne s'attend pas à des poignées de mains ou à des tapes dans le dos à tout bout de champ. Mais je m'attendais à un peu plus d'égards ». Sur le fond ensuite et surtout. Car le message, Éric Girard l'assure, passait toujours auprès du groupe. « Que certains soient moins dans l'osmose ou souhaitent plus de temps de jeu, c'est une chose. Mais à aucun moment, il n'y a eu de cabale. Jusqu'au dernier entraînement, les mecs étaient vraiment concernés. Et j'étais toujours disposé à les entendre, à me remettre en question et à modifier quelque chose pour le bien de l'équipe ». Sa motivation, en dépit des qu'en-dira-t-on, n'était pas sujette à caution. « Je n'ai jamais triché, j'ai toujours tout donné pour le club », dit celui qui n'a manqué aucun entraînement, aucun match depuis son arrivée en Alsace. Cette saison encore, trois jours après que le feu eut détruit son appartement, il prenait place sur le banc à Gravelines pour conduire sa phalange à la victoire. « Je sais qu'on ne peut pas faire l'unanimité, poursuit le technicien éjecté. Mais si je voulais faire l'unanimité, je perdrais de ma compétence. On ne peut pas demander à un coach d'avoir de la personnalité, de driver dix mecs d'horizons différents et de ne pas faire de vagues ».

« Si ça peut enlever un peu de pression aux gars, alors tant mieux »

S'il n'en dira rien, cette décision sonne comme l'épilogue d'une année marquée par l'altération des relations avec le team manager. Quand bien même son voeu le plus cher a toujours été de s'inscrire dans la durée à Strasbourg, « sur la base d'un projet commun incluant la formation des jeunes, le recrutement... », Éric Girard sentait bien qu'un cycle touchait à son terme. « Je n'aurai pas demandé une prolongation de contrat et le club ne me l'aurait sans doute pas proposée ». Le stratège congédié n'entend toutefois pas polémiquer. Il est dit qu'il partira en seigneur, pas en saigneur. Et s'il fallait une preuve supplémentaire de son état d'esprit à ce jour, celle-ci viendrait se nicher au détour d'une phrase, lorsque l'ex-coach évoque les possibles répercussions de sa mise au rancart. « Si ça peut enlever un peu de pression aux gars pour la suite, les dédouaner, alors tant mieux ».

« Je reste persuadé qu'on avait les moyens de terminer positivement »

Il n'en subsiste pas moins aujourd'hui un goût persistant d'inachevé, des regrets encore avivés par le fait de n'avoir pu que trop rarement disposer de l'équipe au complet. « Ce qui me frustre le plus, c'est de ne pas avoir pu montrer qu'on était capable de relever le challenge, car je reste persuadé qu'on avait les moyens de terminer positivement cette saison en trouvant la clef de l'inconstance d'Aaron Pettway. Et surtout, de ne pas avoir pu dire au revoir et merci aux gens, au public ». La voix, cette fois, laisse percer une émotion sincère. Au revoir donc. Et à bientôt ? « J'ai passé trois ans et demi dans une belle région où j'ai désormais beaucoup d'amis. Je reviendrai c'est sûr. Et je m'assiérai à nouveau sur un banc à Strasbourg. Sur le banc visiteur dans un premier temps au moins... ». Et parce que « tout ce qui ne tue pas rend plus fort », Éric Girard, qui ne fera pas l'économie d'une « autocritique », entend réapparaître sur le devant de la scène « encore meilleur et avec une énergie énorme ». « Il en faut plus que ça pour m'arrêter », conclut l'ancien meneur de Jallais. Il faudra plus aussi que cette sortie prématurée pour, en Alsace, ternir le souvenir que laissera ce brillant technicien.

Régis Schneider

La grande classe, non?

la classe il y a du george abitbol la dedans

esperons qu'il coach vite une autre bonne equipe