Cedrick Banks, fils de James
Le nouvel arrière du SLUC a marqué les esprits, samedi à Gentilly. Et s'il était le shooteur que Nancy attend depuis un certain James Banks...
NANCY. Deux matches de championnat, 19,5 points de moyenne, un total de 10 sur 15 à trois points : voilà une aventure qui aurait pu débuter plus mal, c'est le moins que l'on puisse dire. On parle bien entendu de celle de Cedrick Banks, l'arrière en provenance de Besançon. Son troisième quart-temps de feu (16 points dont 4 sur 4 à trois points) samedi contre Chalon a sans doute suffi à le faire entrer par la grande porte dans le coeur des fans du SLUC. Avec toute la prudence nécessaire à ce stade de la saison, le public nancéien a peut-être vu, en ce garçon aux bras tatoués, la gâchette que Gentilly attend depuis si longtemps.
Si l'on excepte le parcours plus qu'honorable de DeRon Hayes (44 % à trois points depuis deux saisons), il faut sans doute tourner quelques pages de l'histoire du club avant de mettre la main sur un vrai ''serial-shooteur'' ayant réussi son passage par la Lorraine. En tout cas, dans l'histoire récente, les échecs (à des degrés divers) ne manquent pas : Ross Land (2001-02) n'aurait jamais terminé la saison s'il n'avait été ''sauvé'' par les joueurs de l'époque, Franck Mériguet (2002-03) avait fait une saison blanche, l'unidimensionnel Fred Vinson (2003-04) n'a jamais eu l'impact escompté. Quant à Ryan Hoover, il est reparti dans son Italie d'adoption après quelques mois. Pas très brillant. Et surtout pas de quoi faire vibrer les nostalgiques de Léon Gobzinski, Casimir Zaniewski. Voire de Didier Duvoid ou Hervé Dubuisson, pour évoquer des temps moins reculés.
« Il ne doute de rien »
En fait, de l'avis des anciens, le SLUC n'a plus connu de véritable phénomène (du tir longue distance s'entend) depuis... un autre Banks. James Banks. L'idole de Gentilly, l'homme aux 3.000 points (et des poussières) entre 1990 et 94. Son coéquipier Christophe Lion, qui s'était lui-même découvert des talents de shooteur après son passage à Villeurbanne (en 96-97), rafraîchit les mémoires : « James Banks était un véritable shooteur avec, en plus, une dimension athlétique. C'était un joueur capable de faire de grosses séries à l'extérieur. Mais son profil était différent de celui de Cedrick Banks ».
Effectivement, le parallèle est risqué. James était un ailier athlétique, Cedrick un arrière plutôt fin. Le premier a marqué l'histoire du club, le second n'a disputé que deux matches en rouge et blanc. Mais certains lisent en Cedrick Banks un shooteur capable de faire basculer à lui seul et en quelques minutes le cours d'un match.
C'est le cas de Didier Duvoid : « Ce n'est pas forcément un joueur qui a beaucoup travaillé son geste, contrairement à Land ou Vinson qui avaient des gestes purs et limpides. Chez Cedrick Banks, on sent que c'est inné. Le shoot est instinctif chez lui. Il arme très vite et on sent dans son regard qu'il ne doute de rien. Qu'il y ait 200 personnes dans la salle ou 10.000, cela ne change rien pour lui. Je pense qu'il va faire quelques gros cartons... » Avis de spécialiste.
On ira pas jusqu'à prétendre que le MVP de Pro B 2005-06 va très vite atteindre la cote de popularité de son glorieux homonyme. Mais qui sait s'il ne va pas faire revenir à Gentilly les quelques abonnés qui avaient rendu leur carte lorsque le SLUC s'était séparé de l'autre Banks, James. C'était il y a douze ans...
Bel article de l'Est Républicain pour mettre en avant la qualité de la nouvelle gachette du Sluc