LE SLUC EN CHAMPIONNAT DE FRANCE
Nous sommes en 1967, et le
Stade
Lorrain
Université
Club Nancy Basket voit le jour. Crée par Pierre Rebourgeon, rédacteur en chef des sports au journal L'Est Républicain, le club se hisse en Nationale 1 (la Pro A de l'époque) dès la saison 1971/72. C'est l'apprentissage, l'époque de "la Bulle", la toute première salle du SLUC. Redescendu trois saisons plus tard, Nancy attendra 1985 pour goûter à nouveau aux joies du plus haut niveau. C'est en 1994, avec le titre de Champion de Pro B, que le SLUC entraîné par Olivier Veyrat et porté par son président Jean-Jacques Eisenbach s'installe définitivement au sein de l'élite. Un joueur symbolise la montée en Pro A : c'est James Banks, un artiste et inépuisable scoreur.
Puis vient la "génération SLUC"... Sous la houlette, les conseils et les coudes rugueux des anciens tels Derrick Lewis, Eric Cérase où Pat Durham, de jeunes talents se dévoilent : Cyril Julian, Max Zianveni, Ismaïla Sy... Les deux premiers cités marqueront le club à vie, et celui-ci est désormais bien ancré au plus haut niveau, et se prend même un abonnement régulier en play-offs.
Nancy, Gentilly et son public, le déplacement est déjà redouté par bon nombre d'adversaires, de plus en plus huppés.
En 1999, Gentilly s'agrandit et Nancy devient une des places fortes du basket français, grâce à son public fidèle et la volonté de fer de son président historique, JJE, et les titres ne tardent pas...
En avril 2002, Julian, Zianveni, Masingue, Smith et toute une formidable équipe remporte une bataille historique en Russie, à Rostov-sur-le-Don, et empoche la dernière Coupe Korac de l'histoire. Les Couguars rejoignent les seuls Pau et Limoges au palmarès des clubs français rois d'Europe. Dans l'histoire des sports collectifs français, la performance du SLUC n'est pas anodine... Reste à conquérir l'hexagone !
Le changement d'ère s'effectue en 2004. Christian Fra prend la tête du club, et Jean-Luc Monschau devient entraîneur. Pendant trois saisons avec un bijou de joueur nommé Tariq Kirksay et des joueurs fidèles (McClintock, Hayes, Zianveni... puis Julian), Jean Weille se régale :
En 2005, les Nancéiens glanent un premier titre national en survolant la Semaine des As et rallient Bercy pour leur toute première finale du championnat. Plus de 3000 lorrains et 37 bus les suivront. Malheureusement, ce jour-là, Strasbourg fut plus fort.
La saison suivante enfin est celle de tous les records. Le SLUC cotoie Pau au sommet de la saison régulière. Les performances de ses MVP's (Kirksay, Zianveni, Julian) se succèdent et les Lorrains rallient une nouvelle fois Bercy, après deux premiers tours de Playoffs magiques : contre Chalon, puis dans une série dantesque face au "meilleur ennemi" Strasbourgeois.
Là encore, Nancy attaque bien son ultime match de la saison... mais le champagne restera au frais... Dans une des plus belles finales vues depuis des lustres, Nancy s'incline face au Mans, au grand dam de la marée rouge et blanche qui avait une nouvelle fois suivi son équipe.
La saison suivante, pas abattus, Jean-Luc Monschau et Christian Fra concoctent une équipe de grande qualité. Linehan puis Milisavljevic, Samnick et Banks rejoignent le trio Julian-Zianveni-Kirksay et portent le SLUC à la première place de la saison régulière, avec une victoire historique à Pau. Sur les autres fronts, l'équipe se débrouille plus que bien dans la relevée coupe ULEB mais connait un passage à vide en hiver, qui sera fatal aux ambitions aussi bien en ULEB qu'à la Semaine des As organisée à domicile.
Les playoffs 06/07 vont être une nouvelle fois magiques puis tragiques. Nancy sort Gravelines en quarts sur un shoot ovni incroyable de Tariq au buzzer, puis élimine l'ASVEL en demies sans faire de détail. Le SLUC retourne en finale pour la troisième saison consécutive ! Les supporters connaissent le chemin et une nouvelle fois, Bercy se pare de rouge et blanc.
Cette fois-ci, ce sont les Roannais qui retournent la situation d'un match que Nancy tenait encore et qui s'emparent du précieux trophée... le SLUC est maudit... ses supporters meurtris.
2007/08 : On repart pour trois ans ! Le président Fra et Jean-Luc Monschau renouvellent leur bail. C'est une fin de cycle, le groupe existant s'éparpille et l'enfant du club, Maxime Zianveni, s'en va vers d'autres cieux. Mais les Couguars ne renoncent pas à leurs ambitions. Julian lui est toujours là, mais l'équipe est renouvelée à 80%. Arrivent les frères Ricardo et Jeff Greer, champions avec Strasbourg face au SLUC, Mike Bauer, Pape Amagou... Bref, l'équipe est compétitive mais ramènera t-elle ce que tant de grands joueurs passés par Nancy ne purent décrocher ?
Le ton est donné d'entrée en Pro A puisque le SLUC aligne huit succès dès l'entame. En ULEB, Valencia et Khimki Moscou, deux mastodontes d'Europe, manquent de trébucher à Gentilly, et l'aura fantastique de Tariq Kirksay va comme un gant à un Ricardo Greer taille patron. Cependant, l'hiver est à nouveau rude en Lorraine puisque le SLUC lâche prise sur bon nombre de fronts : Europe, Coupe, et la citadelle de Gentilly qui tombe à deux reprises... Les supporters, sensibles aux fantômes de Bercy, s'émeuvent et Nancy doit céder la première place de la saison régulière au Mans.
Malgré tout, le SLUC termine second et obtient un avantage du terrain en play-offs qui s'avèrera décisif.
On sent un SLUC moins fort que les années précédentes, mais celui-ci est bien placé pour savoir qu'avec la formule, il n'est pas plus loin du Graal que ne peuvent l'être Le Mans, Roanne où Villeurbanne. L'infirmerie est enfin vide et autour du capitaine Ricardo Greer, les joueurs sont en mission. Ils le répètent : ils sont là pour donner à la ville et au club la reconaissance qui les fuit. En quarts, Vichy est anesthésié. En demies, il y a du lourd en face : Villeurbanne et ses gros bras, tout frais vainqueurs de la Coupe et bien décidés à obtenir un pass pour Bercy. Il leur faut gagner impérativement à Gentilly pour ça. Ricardo, un public nancéien aussi étourdissant qu'il sait l'être dans les grandes occasions, et même Eva Longoria
, ne le permettront pas. Direction Paris, pour une quatrième finale consécutive.
La constance dans l'excellence allait-elle être une nouvelle fois jetée aux oubliettes ? Tristement et injustement oui, en cas de nouvelle défaite dans une enceinte pourtant devenue colonie lorraine...
Il y avait encore tant à perdre ce dimanche-là... Le film de Bercy, vu et revu, repassait encore à la mi-temps (45-34), avec Salyers plus que nominé pour l'Oscar.
La suite, ce n'était pas vingt minutes pour tous les amoureux du SLUC, c'était l'ouverture d'une parenthèse enchantée, une jubilation qui en devenait palpable... Ca valait le coup d'attendre
Ricardo, Jeff, Victor, Cyril, Jean-Luc et les autres, bravo et merci. Ce titre, il est pour énormément de personnes...