Coupe du monde de rugby

Allez on y retourne pour le plaisir des yeux!

Enorme et trop beau !!!!!!!!!!!! Vivement samedi !!!!!!!!!!

Pour la ptite histoire pdt le Haka que les Bleus ont defiés totalement, Chabal fixe du regard un joueur en particulier, Williams, a qui Chabal a explosé literalement la machoir, il y a un an il me semble (involontairement biensur), d'ailleur il y avait un autre joueur qui c'etait fait deboité la machoir sur le même match par Chabal en N-Z, qui lui vaut depuis une grande popularité pour sa puissance et son jeu.

Les larmes aux yeux »
Les Bleus ne voulaient pas que les All Blacks prennent l'ascendant psychologique grâce au Haka. Ils ont donc marqué leur territoire. A leur manière. Quel défi !






CARDIFF. _ Des Bleus nez à nez avec les All Blacks. Le regard fixe plongé dans les yeux de leurs adversaires en transe. Dans un intense bras de fer, comme on en voit que sur un ring de boxe quand les deux combattants se défient du regard, à quelques centimètres l'un de l'autre, juste avant d'en découdre. Assurément, ce Haka entre Français et Néo-Zélandais restera l'une des images fortes du Mondial.
Pourquoi cette attitude de la part des hommes de Bernard Laporte ? Pour ne pas se muer en victime bien sûr. C'est que le moment du Haka est toujours un casse-tête pour les adversaires des All Blacks. Comment faire en sorte de ne pas laisser les joueurs du bout du monde prendre mentalement l'ascendant grâce à leur chant guerrier ? D'habitude, la plupart des équipes s'alignent à quelques mètres des Kiwis et se contentent de respecter le cérémonial néo-Zélandais. Mais pour les Bleus, pas question de rester sans rien faire. Ils voulaient eux aussi marquer leur territoire.
Ils se sont donc plantés sur la ligne médiane. Fiers et impassibles, dans leurs tee-shirts bleus, blancs, rouges, représentant symboliquement le drapeau français. « ça vous a plu ? », sourit Rapahël Ibanez, « on a décidé de faire ça deux ou trois jours avant le match. Ce n'était pas de la provocation. On a beaucoup de respect pour le Haka. Mais on voulait montrer qu'on existait et qu'on était fier de nos couleurs ».


« Un défi d'hommes »


Ce qui n'était pas vraiment prévu, c'est que les All Blacks se rapprochent à quelques centimètres des Bleus. Intense face-à-face. Vincent Clerc hérita de Sivivatu. « J'ai l'ai fixé du début à la fin. C'était long. Quelle émotion ! J'en avais les larmes aux yeux. C'était un défi d'hommes, plein de respect. Fabuleux ! », confia l'ailier du Stade Toulousain, encore marqué par cette séance presque hypnotisante, « on avait envie que le match commence. Et il y avait ce dernier défi avant. On était surexcités ».
Cédric Heymans a eu le temps de revoir les images. « Vincent Clerc et David Marty, c'était du haut niveau ! », se marre-t-il avant d'avouer que défier les Blacks n'est pas si évident que ça : « on voulait leur montrer que le match avait déjà commencé et qu'on était bien là. Deux heures après, c'est facile à raconter. Mais cela pouvait être à double tranchant et se retourner contre nous ». D'ailleurs, Thierry Dusautoir pense que l'attitude des Bleus a agacé les All Blacks : « On les avait défiés et cinq minutes plus tard, on a perdu Serge (Betsen) sur blessure. A ce moment-là, ils se sont un peu fichus de notre poire... ».
Frédéric Michalak s'est pour sa part retrouvé au pied de la montagne Rokocoko. « Ce n'était pas si impressionnant que ça. On était tellement près. L'objectif, c'était de ne pas subir. Et je crois que ça nous a permis de bien rentrer dans le match ». Premier Haka d'un genre particulier pour le jeune Lionel Beauxis pas du tout déstabilisé : « C'était McDonald en face. Je l'ai défié. Il fallait montrer qu'on existait et qu'on avait faim. Ce n'était pas difficile à faire ». Bah tiens...
Hantise des All Blacks, Sébastien Chabal n'a évidemment pas donné sa part au chat, mais ne préfère pas s'étendre sur le sujet, car « c'est un truc qu'on doit garder pour soi ». « Oui, j'ai pris mon pied », concède toutefois « l'homme des cavernes ». Pour lui comme pour tous les autres Bleus, ce Haka restera longtemps gravé.


P.-H. W. (Pierre-Henry WEXLER)


est republicain

Elève très discipliné


Pour construire son incroyable exploit, le XV de France a tout simplement été irréprochable dans le combat, en défense et dans le domaine de la discipline. Une petite merveille de rigueur qui a fait chavirer le tanker néo-zélandais. Place aux Anglais...






CARDIFF. _ 50 % des Français y croyaient. Et ils avaient raison. Les Bleus sont venus à bout de l'armada All Black. Même avec deux nuits de sommeil pour se remettre de toutes les émotions procurées par ce match d'anthologie, on a encore du mal à réaliser. En 1999, l'exploit était immense. Cette fois, il est gigantesque. Car on peut affirmer sans conteste que cette génération néo-zélandaise 2007, même si elle ne compte pas un Lomu dans ses rangs, était bien plus complète et talentueuse que sa devancière.
D'ailleurs, un peu plus de 24 heures après cet impensable exploit, on a encore du mal à comprendre et à expliquer comment ces Néo-Zélandais, si puissants et si doués, ne présentant quasiment aucune faiblesse, ont-il pu céder devant un XV de France dont les principales armes furent le courage et la détermination ? La réponse est sans doute dans la question.
Force est de constater que ces Brésiliens du ballon ovale n'aiment décidément pas qu'on leur résiste. Sans doute se sont-ils vus aussi trop beaux. Pensez donc. Ils restaient sur sept victoires d'affilée face aux Bleus. Dont quelques roustes marquantes. Ils avaient avalé le premier tour à la moyenne ahurissante de dix essais par match. Rien, et surtout pas l'équipe de France, ne semblait pouvoir les stopper sur la route de ce titre mondial les fuyant depuis 20 ans.


Plaquages : 178 - 36 !


Peut-être que les All Blacks ont fait preuve d'un soupçon de suffisance. C'est le danger qui harcèle régulièrement les champions. Il est possible également qu'ils soient définitivement fâchés avec le système des matches éliminatoires qui ne fait pas partie de leur culture. Mais cela n'explique pas tout. Les Bleus ont bien évidemment une grande part de responsabilités dans ce résultat. Parce que pour exploiter ces failles dans les têtes néo-zélandaises, il fallait déjà être capable de résister à leur terrible travail de sape. Ce que le XV de France est parvenu à faire, grâce à une défense tout simplement héroïque.
Les chiffres sont éloquents. Pour ne pas dire stupéfiants. Les Bleus ont passé 72 % du temps à repousser les vagues noires, ils ont réussi un nombre incroyable de 178 plaquages (contre 36 pour les All Blacks ! ), mais surtout ils n'ont commis quasiment aucune erreur, puisqu'ils n'ont été pénalisés qu'à deux reprises par le jeune arbitre anglais Wayne Barnes. En matière de discipline, les Tricolores ont approché la perfection. Conservant leur lucidité de bout en bout. Compte-tenu de l'intensité du combat livré, c'est exceptionnel.
Conquête, défense, discipline et jeu au pied. Voilà le quarté gagnant dans l'ordre. On avait parlé d'une stratégie limitée et guère ambitieuse. Force est de constater qu'elle a fonctionné bien mieux que prévu. Avec deux essais à la clé. Le secret des Bleus ? Un coeur énorme. « Les All Blacks sont des joueurs exceptionnels. Mais dans les grandes compétitions comme la Coupe du monde, le courage et l'esprit d'équipe peuvent faire la différence », assène très calmement Raphaël Ibanez. A l'arrivée, un exploit retentissant. Mais « ce n'est pas un miracle », assure David Marty, « le meilleur reste à venir ».
En 1999, les Bleus avaient vécu leur succès contre les All Blacks comme un aboutissement. Ils étaient du même coup passés à côté de leur finale face à l'Australie. Voilà contre quoi va devoir lutter le staff de l'équipe de France cette semaine : la décompression. Samedi soir, Bernard Laporte répétait déjà le discours qu'il ne va pas manquer de rabâcher aux joueurs : « On a gagné un quart. On ne va pas s'éterniser là dessus. Ce qui nous intéresse désormais, c'est la demi-finale face aux Anglais. Désolé, mais les All Blacks, on oublie... ».


« Pas d'excès de confiance »


Ne pas décompresser, ne pas se croire arriver non plus, un mal également bien français. Surtout que la tentation est grande de penser que la route vers la finale est bien dégagée. « Je ne pense pas qu'il y ait de risque de ce côté-là », assure Vincent Clerc, « ce qu'on vient de faire, c'est fantastique. Mais on sait que n'importe qui peut battre n'importe qui. Il n'y aura pas d'excès de confiance. Le groupe est humble ».
La question du début de semaine va être : « Que fait-on de l'équipe qui a battu les Néo-Zélandais ? ». En clair, faut-il continuer avec Beauxis à l'ouverture, Traille à l'arrière, Marty au centre, Pelous en 2e ligne... ? On peut imaginer que Bernard Laporte va poursuivre son turn-over. Mais tout dépendra de la tactique mise en place face à Wilkinson et au XV de la Rose, sachant que la force de l'Angleterre, c'est son pack. Une toute autre équation à résoudre pour les Bleus à l'occasion de cette revanche de la demi-finale de Sydney. Vous savez, celle avec la pluie...


P.-H. W. (Pierre-Henry WEXLER)


est republicain

Dusautoir retient les leçons ( L'Equipe)


« Au départ la Coupe du monde en France, c'était une histoire entre mon canapé et moi. Et puis Elvis Vermeulen s'est blessé. Quand j'ai été appelé, j'ai su de suite que j'aurais ma chance ». Comme il l'explique dans Rugby Hebdo, publié lundi, Thierry Dusautoir, 3e ligne toulousain, n'a pas manqué de la saisir comme il a saisi, plaqué et même « foudroyé », les joueurs néo-zélandais, samedi sur la pelouse du Millennium de Cardiff. 29 plaquages réussis sans en manquer un ! Tel est le bilan, brut, du travail acharné et bien léché, fourni par le flanker tricolore face aux All Blacks. Sans parler de cet essai, déterminant qui a permis aux Français de revenir dans le match et de trouver ainsi les ressources pour éliminer les Néo-Zélandais.
L'histoire a donc d'étranges raccourcis. Il y a onze mois, Thierry Dusautoir a payé cher la déroute française, en test match, face aux All Blacks 47-3. En ce jour de novembre 2006, le 3e ligne toulousain s'est pris les pieds dans la pelouse de Gerland. Remplacé par Martin, en cours de match, Dusautoir est alors montré du doigt, mis au placard par le sélectionneur. Et puis, Vermeulen n'a pu honorer sa convocation en équipe de France et Bernard Laporte a rappelé le ''Fidjien'' comme le surnomment ses équipiers.

Samedi, sur la pelouse de Cardiff, Dusautoir, né à Abidjan il y a 25 ans, a tout simplement crevé l'écran. 29 plaquages réussis - du jamais vu à ce niveau - 4 ballons joués et pas un de perdu, et une activité défensive inlassable qui a laissé des traces côté néo-zélandais. Collins a d'ailleurs fait les frais d'un énorme plaquage en début de rencontre. « Là, ils ont payé ce qu'ils m'ont fait l'année dernière. J'espère que cette fois on ne va pas dire que j'ai été nul », lâche un Dusautoir serein et ragaillardi. Non seulement il n'a pas été nul mais tous ses équipiers à commencer par Dimitri Szarzewski ont salué sa prestation. « En première mi-temps, il a été le seul au dessus-du lot. Il a mis des essais destructeurs, a récupéré des ballons et marqué un essai décisif. Et dire qu'il n'était pas sélectionné. C'est le destin. On est bien contents de l'avoir avec nous ».
Comme ses équipiers, Thierry Dusautoir regarde déjà devant. Vers les demi-finales et le Stade de France, où les Bleus défieront les Anglais. Pas question de faire de ce quart de finale, une finale avant la lettre. «Je ne veux pas sacraliser cette victoire, je ne veux pas tout lâcher dans cette soirée », insiste le flanker de l'équipe de France. D'autres défis se présentent à lui. Et le premier ce sera samedi au Stade de France, face à l'Angleterre. « Il reste encore deux matches si nous voulons atteindre notre véritable objectif avec en première ligne un match face aux Anglais qui sera sans doute aussi, si ce n'est plus, difficile que les Blacks. Il ne faut pas reproduire la même erreur que celle commise face aux Argentins. » Et Thierry Dusautoir sait retenir les leçons.

Les 22 mêmes !


On ne change pas une équipe qui gagne. L'adage est connu certes mais c'est à peu près le message, vérifié qui plus est, qu'ont tenu à passer mercredi Bernard Laporte et Jo Maso. En conservant la même composition d'équipe pour affronter samedi l'Angleterre en demi-finale par rapport à celle qui a battu la Nouvelle-Zélande samedi dernier, les deux hommes n'ont «pas fait un choix affectif mais sportif», a insisté le sélectioneur. «Qui n'a pas été performant contre les Blacks ? », a-t-il ensuite demandé aux nombreux journalistes présents. «Si un joueur s'était manqué, on l'aurait remplacé», a-t-il tout de suite répondu. Pour la première fois depuis novembre 2004 donc, le technicien français a reconduit le même groupe pour deux rencontres successives. Une décision qui ne remet pourtant pas en cause la gestion de groupe opérée par l'encadrement tricolore depuis le début de la compétition. «Bien sûr qu'on gagnera à trente», insiste le manager du XV de France. «On a même toujours dit que les huit joueurs non retenus étaient plus importants que les vingt-deux qui jouent».
Beauxis confirmé à l'ouverture
Parmi les choix à retenir, en l'absence de nouveauté, la présence de Lionel Beauxis(photo L'Equipe) à l'ouverture fait figure de principale information. Le Parisien conserve en effet son poste à l'ouverture au détriment de Frédéric Michalak, toujours sur le banc, tandis que David Skrela reste dans les tribunes. «Lionel a réussi une performance satisfaisante (face aux Blacks). Il a joué intelligemment sans prendre de risques. Il a en plus une arme essentielle : son jeu au pied», a expliqué Jo Maso. Concernant l'incertitude qui planait encore sur Olivier Milloud, le staff des Bleus s'est montré rassurant sur l'évolution de sa blessure aux cervicales. Aucune raison dans ce cas par conséquent de ne pas aligner le pilier berjallien. Le constat est le même pour Serge Betsen, bien remis de son K-O. contre les All Blacks. «Il n'y a plus aucun risque», a tenu à rassurer Maso. «Il a passé des tests médicaux concluants, les médecins ont donc donné leur feu vert», a-t-il ajouté.
Deux équipes qui se connaissent par coeur
«Après 72 dernières heures consacrées à la récupération, le premier entraînement physique aura lieu aujourd'hui (mercredi)», a annoncé Laporte. En raison du réglèment imposé par l'IRB, il s'agira par ailleurs de la dernière séance à Marcoussis. Les Bleus se rendront en effet jeudi au Stade de France pour un entraînement grandeur nature tandis qu'ils iront vendredi à Boulogne pour tenter de rester au calme en prévision du choc qui arrivera très vite le lendemain. Une affiche à laquelle les Anglais, bien connus des Français après les deux matches de préparation du mois d'août, participeront peut-être avec une certaine envie de revanche. «Ce sont les mêmes joueurs oui, mais ce n'est pas le même contexte», a prévenu le manager tricolore. «Chaque match est une nouvelle histoire», ajoute-il. En outre, il a avoué ne pas avoir «regardé les vidéos des matches précédents». Sans doute pour ne pas se méprendre sur le niveau actuel des Britanniques, ceux-ci ayant en effet beaucoup progressé depuis l'été dernier. «En revanche on a observé leur évolution», a-t-il indiqué. «Ils reviennent de très loin, ce qui va leur donner un moral extraodinaire».
Avec Sophie DORGAN, à Marcoussis.

LE XV DE FRANCE :
Traille - Clerc, Marty, Jauzion, Heymans - (o) Beauxis, (m) Elissalde - Dusautoir, Bonnaire, Betsen - Thion, Pelous - De Villiers, Ibanez (cap.), Milloud.
Remplaçants: Szarzewski, Poux, Chabal, Harinordoquy, Michalak, Dominici, Poitrenaud.

Merci pour la vidéo !!!

Sur notre petit nuage »
Fabien Pelous devait tirer sa révérence face aux All Blacks, il a du mal à réaliser qu'il va jouer une troisième demi-finale de Coupe du monde.






PARIS. _ Le deuxième ligne Fabien Pelous souligne que le XV de France aborde la demi-finale de la Coupe du monde, face à l'Angleterre, demain au Stade de France, conforté, sur le plan mental, par la victoire face aux All Blacks (20-18) en quart de finale, le 6 octobre à Cardiff.
- Vous vous apprêtez à affronter l'Angleterre pour la 17e fois samedi. S'agit-il d'un match particulier ou d'un France - Angleterre de plus ?
- C'est exactement cela ! Dans l'état d'esprit, c'est un France - Angleterre de plus. Je me sens un peu détaché de l'événement, et je suis davantage plongé dans l'événement sportif. J'ai du mal à me dire que je vais jouer une demi-finale de Coupe du monde. J'ai l'impression que l'on vit notre enchaînement de matches sans aucune prise sur l'événement Coupe du monde.
- Quel rapport entretenez-vous avec l'équipe d'Angleterre ?
- Face à eux, ce sont toujours des matches difficiles. Depuis que je joue en équipe de France (ndlr : septembre 1995), on se dispute le leadership européen. A part cela, on n'a pas de rapport particulier. »
- Qu'aimez-vous chez les Anglais ?
- Leur pragmatisme ! Ce ne sont pas forcément les meilleurs joueurs, les joueurs qui jouent le mieux au rugby mais ils croient en eux. Et surtout, ils savent analyser leurs forces et leurs faiblesses, pour mieux jouer sur leurs forces.
- Qu'est-ce que vous n'aimez pas chez eux ?
- Je ne vois pas... Peut-être parce que je les ai souvent battus. Quand ils te battent, le rapport est différent. Eux, ils savent bien t'enfoncer !
- Justement, en 2003, en demi-finale, les Anglais vous avaient battus de façon très pragmatique (24-7)...
- Oui. On a incriminé les conditions climatiques, la présence de journalistes dans l'hôtel. Mais ce jour-là, ils étaient plus forts. Je n'ai jamais revu ce match, mais je n'ai pas le souvenir que l'on ait explosé. Non ! C'était inexorable.
- Quatre ans plus tard, le XV de France se retrouve en demi-finale après avoir raté et perdu le match d'ouverture face à l'Argentine. Est-ce que cette défaite a paradoxalement aidé l'équipe ?
- Non, il ne faut pas chercher aussi loin ! On a manqué notre match, on a même tout manqué ! Mais après ce match, on a changé quelques trucs parce que peut-être que l'on avait voulu trop imposer notre jeu et que l'on était tombés sur leur défense.
- Justement, depuis ce match, l'occupation du terrain adverse par le jeu au pied a été consacrée priorité absolue, avec la conquête et la défense. Les joueurs ont-il adhéré d'emblée ?
- Mais à partir du moment où tu gagnes, tu adhères ! Et si on doit jouer comme cela, eh bien, on joue comme cela. Et si la composition de l'équipe implique que l'on joue comme cela, on le fait.
- Quitte à jouer contre nature ?
- Mais ça gagne ! Si on est champions du monde, personne ne va regarder la manière et on s'en contentera. Ce n'est pas l'équipe qui se fait le plus de passes qui gagne forcément les matches.
- Vous faites partie des cinq joueurs consultés régulièrement par l'encadrement. Avez-vous suggéré une telle évolution ?
- Après le match face à l'Argentine, ce qui est remonté, c'est qu'il y avait un déficit dans l'occupation du terrain. On n'arrivait pas à sortir de la pression, parce que l'on n'arrivait pas à sortir de notre camp. Après... On a marqué beaucoup d'essais lors des matches de poules.
- A Cardiff, après la victoire face aux All Blacks, on vous a vu avec une joie très démonstrative...
- C'est vrai ! J'étais vraiment très content. C'était un match particulier, j'ai même chanté la Marseillaise et peut-être que je vais le refaire.
- Parce que, en cas de défaite, cela aurait été votre dernier match avec le XV de France ?
- Peut-être ! Je me suis dit : Je vais chanter, au cas où.... On était prêt à ne rien lâcher. Le dernier match ? Forcément, on y pense. Cela m'a traversé l'esprit, mais cela ne m'a pas perturbé. »
- En terme d'émotion, de motivation, étiez-vous monté aussi haut depuis le début de votre carrière ?
- C'est monté très haut, comme lors de tous les exploits, quand il faut aller chercher quelque chose d'irréalisable. Des choses que l'on ne se croit pas capable de faire. Cela m'est arrivé quelques fois, en 1999 avec l'équipe de France, ou lors de quelques exploits en club.
- Comment considérez-vous l'équipe d'Angleterre ?
- Comme une équipe en pleine confiance. Comme nous, qui avons perdu contre l'Argentine, ils viennent de nulle part. Eux, ils sortent de quatre ans de galère et de 35 points encaissés face à l'Afrique du Sud (défaite 36 à 0). C'est une équipe qui a su se reconstruire après cette défaite.
- Pensez-vous que le XV de France abordera ce match avec suffisamment de fraîcheur ?
- Sur le plan mental, ça va. On a fait quelque chose d'insensé. On est sur notre petit nuage. Non pas que l'on se sente invincibles, mais tout simplement parce que l'on continue l'aventure alors que cela semblait peu probable.
est republicain

Un classique vraiment à part


Place à cette improbable demi-finale entre les deux miraculés du Nord qu'on n'attendait plus à pareille fête. Après leur immense exploit du week-end dernier, les Bleus doivent faire l'effort de repartir au combat avec la même application face à des Anglais requinqués. Autre défi de taille.






NANCY. _ Finement joué les Bleus ! On n'avait pas saisi le stratagème. Il faut dire qu'il était alambiqué. Mais en s'inclinant d'entrée face à l'Argentine, Raphaël Ibanez et sa troupe ont magistralement évité l'Afrique du Sud en demi-finale. Splendide cadrage-débordement comme on dit là-bas, au pays du rugby. Constat absurde bien sûr. Evidement que le XV de France n'a pas calculé son coup. Mais force est de reconnaître qu'en se vautrant face aux Pumas, défaite qui lui a singulièrement compliqué l'existence, il se retrouve aujourd'hui dans la partie de tableau qui semble la plus dégagée. Comme quoi, parfois...
Enfin, le chemin le moins ardu, il faut voir. Penser que l'Angleterre est un obstacle plus facile à franchir que les Springboks est justement l'erreur à ne pas commettre. Une fausse impression contre laquelle l'encadrement tricolore a dû lutter toute la semaine afin de faire redescendre les Bleus de leur nuage. « On a multiplié les rendez-vous pour se dire que ce n'était pas une fin en soi de battre les All Blacks », confie Jean-Baptiste Elissalde.
Car aussi immense et incroyable soit-il, l'exploit face aux Néo-Zélandais peut être à double tranchant. Comme l'avait été celui de 1999, vécu comme un aboutissement par les Lamaison, Magne, Benazzi et compagnie. Voilà pourquoi Bernard Laporte et les Bleus rescapés de cette époque-là ont très rapidement refermé le dossier des quarts et n'ont quasiment fait qu'encenser le XV de la Rose depuis le week-end passé. « Ce sera plus dur que samedi dernier », affirmait encore hier l'entraîneur de l'équipe de France pour prévenir tout excès de confiance.
Ce matraquage a eu aussi pour but d'éliminer des têtes certaines pseudo certitudes. Comme celle qui voudrait que le XV de France soit aujourd'hui supérieur à son homologue anglais comme tendrait à le démontrer le bilan des oppositions entre les deux géants du Vieux continent depuis 2003 : cinq victoires à une pour les Bleus. Dont les deux tests préparatoires de cet été. En fin meneur d'hommes, Bernard Laporte n'a pris comme référence que le match du dernier Tournoi, à savoir la seule défaite des Bleus de ces quatre dernières années face aux XV de la Rose
.iDes trajectoires identiques
Et puis, il faudrait avoir la mémoire courte pour ne pas se souvenir que les Bleus ont frôlé la catastrophe et reviennent de très loin. Qu'ils sont des miraculés, tout comme leurs adversaires du jour, laminés 36-0 par les Sud-Africains lors de la phase de poule, mais qui se sont refait une santé de fer en remportant trois matches couperet face aux Samoans, Tonguiens et Wallabies. Exactement comme les Bleus l'ont fait en battant l'Irlande, la Géorgie puis les All Blacks.
La ressemblance entre les deux XV est d'ailleurs étonnante. Elle concerne également la façon de se relever. Après leurs débuts ratés, Anglais et Français ont exhumé les bonnes vieilles méthodes, à base de farouche détermination, d'ambitions de jeu limitées et de priorité accordée aux fondamentaux : conquête, défense et jeu au pied. Une stratégie synonyme de jack-pot en quart de finale pour les deux orgueilleuses super-puissances du Nord. Qui ont poussé le mimétisme jusqu'à conserver les 22 mêmes joueurs pour les demi-finales.


« Un peu fatigués »


Face à ces Anglais requinqués, bien décidés à conserver le trophée Webb-Ellis, s'appuyant sur une grosse mêlée et le pied d'un Wilkinson pas encore redevenu le métronome de 2003 mais pas loin, les Bleus vont donc devoir rejouer la partition de Cardiff pour poursuivre l'aventure et se rapprocher de leur rêve de conquête planétaire. Autant dire que cet improbable sommet du Nord risque fort de se résumer à une intense bataille tactique à base de combat et d'occupation où la discipline pourrait faire la différence.
Tout comme la fraîcheur physique des uns et des autres une semaine après ce quart de finale éreintant pour des Bleus pilonnés comme jamais par l'armada All Blacks. « On est un peu fatigués. On s'est tous employés à récupérer tout au long de la semaine, mais c'est un peu difficile. Je n'ai plaqué qu'une dizaine de fois face aux All Blacks, alors que certains ont plaqué trente ou quarante fois. On a perdu énormément de gaz. Mais, parfois, on peut compenser par l'envie de gagner et de se dépasser », confiait hier Jean-Baptiste Elissalde. Info ou intox ?
On le saura ce soir, sachant que les Anglais ne sont peut-être pas plus fringants. Heureusement, les Bleus devraient bénéficier du soutien d'un Stade de France qu'on espère vraiment complice malgré le débarquement de dizaines de milliers de supporters anglais. Un seizième homme qui pourrait s'avérer précieux dans la moiteur du terrible combat qui s'annonce pour ouvrir les portes de la finale et du rêve. Ce serait tellement grand...


Pierre-Henry WEXLER


est republicain

Ce sera dur »
Bernard Laporte, le sélectionneur français, se méfie énormément de l'Angleterre.






PARIS. _ L'entraîneur du XV de France Bernard Laporte estime que la demi-finale de Coupe du monde contre l'Angleterre, tenante du titre, aujourd'hui au Stade de France, sera « plus dure » que le quart de finale remporté (20-18) face à la Nouvelle-Zélande à Cardiff le week-end dernier.
- Etes-vous surpris de retrouver l'équipe d'Angleterre à ce niveau ?
- Elle a eu une période difficile avec beaucoup de blessés, mais quand on connaît le talent et la qualité de leurs joueurs, on se dit que c'est une équipe compétitive. Ils nous ont battus lors du Tournoi alors que tout le monde les disait au fond du trou. Ils nous ont empêchés de faire le Grand Chelem, car on avait été moribonds. Ils ont dominé l'Europe avec trois équipes de club, donc c'est un rugby de qualité le rugby anglais. On sait très bien que ce sera plus dur que samedi dernier. »
- Vous avez retenu la même équipe que face aux All Blacks, mais les Anglais ne présentent-ils pas des caractéristiques différentes ?
- Ils ne jouent pas un jeu différent. Ils s'appuient sur une grosse occupation, sur un gros paquet d'avants, sur une grosse défense surtout, un gros premier rideau. Donc il faudra peut-être l'éviter cette défense car beaucoup d'équipes sont venues taper dessus. Ils n'ont pas pris beaucoup d'essais, hormis contre l'Afrique du Sud (défaite 36-0), sur des essais de contre. Il faudra donc être très vigilants.
- Considérez-vous ce match comme une revanche de la demi-finale perdue (24-7) contre l'Angleterre lors de la Coupe du monde 2003 ?
- Au moins la moitié des joueurs n'y étaient pas, donc pour eux, ce n'est pas une revanche, car ils n'ont pas joué en 2003. Comment voulez-vous parler de revanche à Lionel Beauxis (qui n'avait pas encore entamé sa carrière professionnelle à l'époque, ndlr) ? Le sport de haut niveau est une remise en question permanente.
est republicain

Bernard Laporte, le sélectionneur français, se méfie énormément de l'Angleterre.

+1 ! Allez les Bleus!

Encore Chabal...

bon ben voila tout ça pour ça, matchs déplacés ou décalés tout ça pour voir la france faire un match de merde ou il y avait largement la place pour gagner... au moins on sera tranquille dorenavant

aircraft a écrit:

bon ben voila tout ça pour ça, matchs déplacés ou décalés tout ça pour voir la france faire un match de merde ou il y avait largement la place pour gagner... au moins on sera tranquille dorenavant

oué c'est un non match de la france car les anglais n'etait pas imprenables mais au vue du premier essai les français y etait pas

C'est quand que l'on reverra un rugby à la FRANCAISE avec du jeu à la main, des changements d'ailes.
On a fait que jouer au pied et bien voilà la DEBACLE du sport francais continue.

Bah en conclusion les moins mauvais ont gagné

Ouais....les moins mauvais certes mais à vouloir jouer tactique et oublier notre jeu à la main et bien on s'est bien fait chier devant le poste où le match était vraiment d'un triste niveau.

le stade de france ne convient pas au rugbymans français!ils ne suporte pas la "pression".quand on voit le match face au "black",on se demande qui jouait en face de l'angleterre.trés deçu.j'ais du mal à y croire

MERLU a écrit:

C'est quand que l'on reverra un rugby à la FRANCAISE avec du jeu à la main, des changements d'ailes.
On a fait que jouer au pied et bien voilà la DEBACLE du sport francais continue.

Ca c'est vrai... Maintenant, il n'y a que l'occupation du terrain qui compte avec ces grands de coup de pied, ces chandelles... Et puis le hic ce soir, c'est que le Bleus n'avaient plus grand chose dans les chaussettes. Je les ai trouvés à la rue physiquement... Dommage quand même que ça s'arrête ainsi. Les Anglais nous ont refait le coup de 2003.

Ql dommage, on perd le match tout seul. Trop de fautes, de pertes de balles dvt leur ligne. On se prend en plus un essai gag, qui les mettent bien en confiance.
Dommage car en face, il n'y avait vraiment rien du tout, à part Wilkinson ils n'ont pas de jeu.

Magic Tariq a écrit:

Ql dommage, on perd le match tout seul. Trop de fautes, de pertes de balles dvt leur ligne. On se prend en plus un essai gag, qui les mettent bien en confiance.
Dommage car en face, il n'y avait vraiment rien du tout, à part Wilkinson ils n'ont pas de jeu.

au moins ils ne devraient pas finir champion avec un jeu d'une tel pauvreté, ils vont soufrir face a l'afrique du sud en finale...

Magic Tariq a écrit:

Ql dommage, on perd le match tout seul. Trop de fautes, de pertes de balles dvt leur ligne. On se prend en plus un essai gag, qui les mettent bien en confiance.
Dommage car en face, il n'y avait vraiment rien du tout, à part Wilkinson ils n'ont pas de jeu.

et encore sur ce match j'ai trouvé wilkinson d'un terne incroyable
on n'a vu que robinson , quel rapidité j'adore

dommage , non match des 2 équipe , la moins mauvaise gagne ce soir...
félicitons quand même les bleus pour le beau parcours

La fin du monde


Au terme d'une demi-finale ultra tactique et au suspense insoutenable, le XV de France a fini par déposer les armes face aux champions du Monde en titre. C'est ce diable de Jonny Wilkinson, encore lui, qui a crucifié les Bleus dans les six dernières minutes. Quelle déception !






D'un de nos envoyés spéciaux Pierre-Henry WEXLER
SAINT-DENIS. _ Cruel. Horrible. Cauchemardesque. Enfin, tout ce que vous voulez. Ce sont les champions du Monde en titre qui disputeront une deuxième finale consécutive. Quatre ans après le naufrage de Sydney, le XV de France n'est pas parvenu à prendre sa revanche sur son bourreau anglais. Fermé à double tour, le grand classique du Nord s'est joué à une broutille. Les Bleus croyaient avoir fait le plus dur en menant encore à six minutes de la fin. Mais une pénalité et un drop de Wilkinson ont permis au XV de la Rose de signer sa deuxième victoire en sept ans au Stade de France. Quelle désillusion...
Ce 90e « crunch » de l'histoire démarra sur une bourde monumentale de l'arrière-garde tricolore. Après deux mêlées écroulées sur lesquelles les Français se firent pénalisés d'un coup-franc, Gommarsall tapa un coup de pied à suivre a priori sans risque pour Damien Traille. Mais le Biarrot tergiversa et se fit devancer par Lewsey lancé comme un boulet. On jouait à peine depuis 1'30'' et la meilleure défense du mondial encaissait son sixième essai depuis le début du Tournoi (5-0, 2e).
Ce n'était évidement pas la fin du monde. Mais voir les Anglais prendre le score d'entrée n'était pas une bonne nouvelle. Car on se doutait bien que cette équipe britannique - la plus expérimentée de l'histoire de la coupe du Monde (30,5 ans de moyenne d'âge) - avait les ficelles pour gérer ce précieux et inespéré petit pécule. C'est d'ailleurs ce qui se passa au cours d'un premier acte guère enivrant, voire même soporifique. D'ailleurs, on n'entendit guère chanter les 30.000 supporters des Bleus, pas plus qu'on entendit les 20.000 fans du XV de la Rose entonner leur célèbre « Swing low, Swing Chariot ».


Beauxis assure


Durant les vingt premières minutes, les Bleus délaissèrent quelque peu leur plan de bataille étriqué des quarts de finale pour attaquer au large. Et comme il se montraient plutôt efficaces dans la conservation, Elissalde et sa bande mirent les Anglais sur le reculoir. Des sujets de Sa Majesté coupables d'indiscipline, ce qui permit à Lionel Beauxis de passer deux pénalités entre les perches, dont une de 48 mètres (6-5, 16e).
On se dit alors que le XV de France avait pris l'ascendant sur son meilleur ennemi. Mais les Bleus manquèrent de gaz et choisirent alors d'utiliser le jeu au pied. La demi-finale se résuma alors à un concours de chandelles et de coups de pied de dégagement pas toujours judicieux. Si les Bleus ne parvenaient pas à maîtriser les événements, c'est aussi parce qu'ils étaient ballotés en mêlée et en touche (trois ballons perdus sur leurs lancers). Sans compter que le pack tricolore, déjà mis à rude épreuve par les avants anglais (114 kilos de moyenne sur la balance ! ), avait perdu Fabien Pelous blessé.
Malgré ces déficiences, les Tricolores atteignirent la pause avec un petit point d'avance. Bien payé car Jonny Wilkinson, qu'on avait pourtant vu passer des coups de pied hallucinants du bord de la ligne d'en-but durant l'échauffement, avait manqué un drop et une pénalité de plus de cinquante mètres (6-5, mi-temps).


Wilkinson évidement


On avait secrètement espéré un match plus déséquilibré. Avec des Bleus confirmant leur supériorité des trois dernières années sur les champions du Monde en titre. Mais ce n'était pas le cas. A la place, on avait donc droit au scénario hitchkockien tant redouté. Aucune défense ne cédait. C'est donc encore les buteurs qui se mettaient en évidence. Wilkinson répondait à Beauxis (9-8, 47e).
Bernard laporte décida alors de tenter le même changement tactique que face aux All Blacks en lançant l'imprévisible et revanchard Michalak à la place du jeune artilleur parisien. En attendant l'inspiration divine de l'ex-Toulousain, ce sont les Anglais qui se montrèrent les plus dangereux. La défense tricolore tint le choc mais un drop de Wilkinson échoua tout de même sur le poteau ! Un signe du destin ? Peut-être.
Cette demi-finale devenait carrément irrespirable. Elle allait se jouer sur un coup de dés. Le moment choisi par le Stade de France pour pousser une vibrante Marseillaise et accompagner une cocotte rageuse des avants du XV de France. Mais rien n'y faisait. Même pas un petit coup de pied de Michalak au dessus de la défense anglaise. Les Bleus ne parvenaient pas à se mettre à l'abri. Le danger continuait de rôder.
Une percée de Clerc relayée par Chabal faillit faire mouche. Mais le rempart britannique ne céda pas. Pire, sur un assaut anglais, c'est la défense française qui se mit à la faute. Une pénalité face aux perches que Wilkinson ne manqua évidement pas (9-11, 74e). Quelques minutes plus tard, l'ouvreur ajouta un drop. C'en était fini des illusions tricolores. Cauchemar au Stade de France...


P.-H. W. (Pierre-Henry WEXLER)


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Toutes les couleurs du monde


Le Stade de France n'était pas chasse gardée des supporters français et anglais. Il y avait beaucoup de fans australiens, néo-zélandais et sud-africains. Dont le coeur penchait plutôt pour les Bleus.






D'un de nos envoyés spéciaux Anthony GUILLE
SAINT-DENIS. - Le choc des marées avait débuté à la sortie du métro parisien. Marée bleu, blanc, rouge d'un côté, marée blanche et rouge de l'autre. Trois bonnes heures avant le coup d'envoi, les supporters français et anglais convergeaient gaiement vers le Stade de France, le lieu de tous leurs espoirs. En se lançant des noms d'oiseaux ? Pensez-vous ! En se charriant gentiment tout au plus. « Eh, regardez Jonny Wilkinson ! » lançait un fan français en mimant le geste très caractéristique de l'ouvreur anglais, fesses en arrières et mains jointes avant une pénalité.
Rires de ses copains, mais aussi des supporters britanniques d'humeur joviale. « Vous verrez, notre Jonny Wilkinson... » lançait un grand sourire aux lèvres un sujet de Sa Gracieuse Majesté à cet « imitateur ». Les deux hommes termineront bras dessus, bras dessous.
Mais quand les supporters des deux camps arrivèrent sur le parvis du Stade de France, ils purent constater que l'enceinte dyonisienne ne serait pas que franco-anglaise. Bien sûr, il y avait énormément de Français, bien sûr, il y avait énormément d'Anglais même si le chiffre de 40.000 avancé par les autorités avant le match était sans doute exagéré. Ou alors, en comptant les nombreux anglais qui s'étaient agglutinés au Champ-de-Mars pour regarder le match sur écran géant...
Mais devant les grilles du Stade de France, il y avait aussi un réjouissant défilé de maillots, un joyeux melting-pot. Néo-Zélandais, Australiens et Sud-Africains déambulaient tranquillement avec le maillot de leur équipe fétiche.
Etonnant ? Pas tant que ça. L'Afrique du Sud jouera ce soir sa demi-finale face à l'Argentine dans cette même enceinte alors que les supporters australiens et néo-zélandais avaient déjà réservé leur billet pour la demi-finale en croyant que leur équipe y serait. On sait comment cela s'est terminé...
Alors, si aux entrées du Stade de France, certains vendaient leur billet, la plupart avaient décidé d'aller voir jouer leurs bourreaux des quarts. Et qu'ils soient sud-africains, australiens ou néo-zélandais, ils avaient globalement une petite préférence pour les Bleus. « Parce qu'on est en France ! » lâchait dans un sourire une supportrice des Wallabies. « Qu'ils leur donnent une leçon, aux Anglais ! »se marrait un autre ''Aussie'' originaire de Brisbane, « c'est fatiguant de les entendre dire ''Quatre ans de plus'' quand ils vous battent ». « Si on se qualifie pour la finale, ce serait bien de jouer la France chez elle » confiait un Sud-Africain accoudé au zinc d'une des buvettes, « au niveau de l'ambiance, ce serait quelque chose... ».
Un peu plus loin, un fan néo-zélandais arborant le maillot noir à la fougère argentée trinque une bière à la main à la santé des tricolores. « Ce serait mieux que ce soit la France qui gagne la coupe du monde, pour l'ambiance, la fête ». Effectivement, cela aurait été bien...


A. G. (Anthony GUILLE)




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