Interview JLM

« On mérite l'Euroligue »
Jean-Luc Monschau revient sur les neuf mois de championnat, cette première place historique de la saison régulière et reste très humble avant les play-offs.
NANCY. _ L'homme est tombé amoureux de la place Stanislas. Il y vient dîner en famille ou avec des amis. Il y adore s'asseoir simplement à une terrasse et admirer la vue. C'est là, à quelques mètres du bon roi de Pologne qu'il nous a donné rendez-vous pour revenir sur ces neuf mois de championnat.
_ C'est la première fois dans votre carrière que vous terminez en tête de la saison régulière. Vous en êtes fier ?
_ C'est une grande satisfaction. On vient de passer dix mois ensemble et mes joueurs ont été récompensés. Il suffisait de voir leur bonheur vendredi soir. Ils ont triomphé sur la durée. En 32 matchs, on en gagne 24. C'est autrement plus significatif qu'une victoire à la Semaine des As, aux play-offs ou en Coupe de France. D'autant que cette année, le championnat est exceptionnellement dense.
_ Si le règlement était moins stupide, vous auriez votre ticket pour l'Euroligue ?
_ On mérite l'Euroligue. Hélas, à cause du ranking de malheur, il n'y a plus qu'un billet pour le champion de France.
_ Vous savez donc ce qu'il vous reste à faire ?
_ En play-offs, on peut se faire rhabiller au premier tour. Tout est remis en question.
_ Vous cherchez l'adversaire idéal en quart puis en demi-finale ?
_ Je ne me lance pas dans ce genre de considérations. On prendra l'adversaire qui finira huitième. Vous savez, dans ce championnat, qui peut dire qu'il va gagner en play-offs ?
_ Vous allez rester dans la compétition même si les deux derniers matchs comptent pour du beurre ?
_ Il faut qu'on reste dans le rythme, il faut qu'on reste concentré même si on va essayer de faire des choses en prévision du 15 mai, date du premier match des play-offs.
_ Avancer la réadaptation de John Linehan ?
_ John met tout son coeur, toute son énergie. Chaque jour qui passe va le rapprocher de son meilleur niveau. Mais il est déjà de nouveau utile à l'équipe.
_ On peut en tout cas vanter la prévoyance du club d'avoir requalifié Milisavljevic comme joker avant le 28 février ?
_ Branko a été poussé en avant comme bouc-émissaire lorsque nous avons connu des jours difficiles en raison des blessures en février. Aujourd'hui, on peut s'apercevoir qu'il est performant, qu'avec lui, on a gagné autant de matchs qu'avant la blessure de John (Linehan). Il fallait évidemment le garder jusqu'à la fin de la saison.


« Si on guérit, ça va repartir »

_ Avez-vous été inquiet après les deux matchs perdus à domicile consécutivement contre Strasbourg et la défaite à Gravelines ?
_ On est toujours inquiet lorsqu'on perd. Mais je savais et je l'ai dit au président Fra : si on récupère nos blessés (Kirksay, Julian), on va revenir. Si on est guéri, ça va repartir.
_ Travailler dans la continuité, c'est votre ligne directrice ?
_ Le président Fra en m'engageant voulait avoir une équipe qui mouille le maillot, une équipe qui fait du spectacle et des joueurs qui jouent en équipe. A domicile, on a perdu 7 matchs sur 50 en trois saisons de championnat. Et à en juger l'enthousiasme du public, on fait du spectacle à Gentilly. Quant à Tariq Kirksay, il symbolise notre collectif. C'est un joueur qui s'adapte aux besoins de l'équipe. Il n'a mis que six points vendredi soir mais a terminé la rencontre avec une évaluation à 15. C'est très rare.
_ Claude Bergeaud déclarait dernièrement à Pau que le SLUC avait cette année progressé en défense...
_ Je lui ai répondu que depuis trois ans mon équipe défend bien. Compte tenu du nombre de possessions, c'est mathématique. On ne veut voir que l'attaque du SLUC, c'est une erreur. C'est vrai aussi que si on défend bien, on peut dérouler notre jeu rapide et faire de gros écarts comme ce fut le cas vendredi dans le premier quart-temps contre Le Mans. C'est un indice très positif.
_ Le président Fra a été réélu pour trois ans. Il a toujours déclaré qu'il ne pouvait concevoir son poste sans que vous soyez son coach. Vous êtes en fin de contrat. Et vous n'avez toujours pas resigné ?
_ Oui. J'attends !
_ Il faut pourtant commencer à préparer la saison prochaine ?
_ Pas question de préparer la saison prochaine avant de savoir si je suis encore entraîneur du SLUC pour la saison 2007-2008. ça serait de l'usurpation.

Recueilli par Gilles GAIHIER

Vestiaires
La raison d'état...
• AVANCé. Le coup d'envoi de la rencontre Dijon - SLUC mercredi ne sera pas donné à 20h mais à 19h pour cause de... débat présidentiel. Le match des Espoirs débutera pour sa part à 16 h 15. En raison de ce changement d'horaire, le club des supporters, qui a affrété un bus pour ce déplacement, a décidé d'avancer l'heure du rendez-vous à 16h sur le parking du supermarché « Match ».
• JD JACKSON. Retraité des parquets depuis l'été dernier, JD Jackson a intégré le staff sarthois. L'ancienne gâchette canadienne est sur le banc des pros à chaque match et passe ses diplômes d'entraîneur. En passe d'obtenir son BE1, il pourrait se voir confier la saison prochaine le rôle d'assistant des Espoirs et coacher également une équipe de cadets France au Mans.
• CAKIC. Vous souvenez-vous de Goran Cakic ? Répondre par la négative n'aurait rien de surprenant puisque le Serbe n'avait joué que deux matches avec le SLUC lors de la saison 2003/2004 avant de faire ses valises. Passé par la suite en Grèce, l'intérieur a en tout cas crevé l'écran ces dernières semaines en Ukraine où il a tout simplement fini meilleur marqueur de la coupe avec une moyenne de 17,5 pts. Des stats autrement plus solides que celles qu'il avait compilées lors de son passage en Lorraine où il tournait à 3 petits points de moyenne...
• GREGORY. Ecarté des parquets depuis près d'un mois maintenant, Kenny Gregory était resté dans la Sarthe ce week-end pour soigner son oeil (inflammation de l'iris). Après la rencontre, le président manceau Jean-Pierre Goisbault a confié que le cas de son ailier américain l'inquiétait très sérieusement. Gregory, dont le problème à l'oeil tarde à se résorber, consultera un spécialiste ce lundi à Paris.