http://basketactu.com/moussa-badiane-les-dirigeants-d%E2%80%99antibes-m%E2%80%99ont-approche-tres-tot/Moussa Badiane : "Les dirigeants d’Antibes m’ont approché très tôt"
26 juin 2012 à 11:21 par Syra Sylla -
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L’ancien pivot du SLUC est revenu sur son départ de Nancy, son arrivée à Antibes et les ambitions du club. Entretien.BasketActu : Tu as vécu une année mouvementée avec un transfert en cours de saison. Quel bilan tires-tu ?
Moussa Badiane : Ma saison se divise en deux parties. En début de saison, il n’y a rien eu puisque je n’ai pas joué tout simplement. Après voilà, je suis toujours dans l’incompréhension. Je ne sais toujours pas pourquoi il a fait ce qu’il a fait. On en a parlé mais il me sortait des raisons vagues qui n’étaient pas valides pour moi. Je ne comprends toujours pas mais au finale c’est la décision du coach. C’est lui qui a décidé de ne pas me faire jouer et je ne pouvais qu’accepter. On a vu qu’il n’y avait pas d’autres solutions. Il ne voulait plus m’utiliser donc on a décidé de trouver un accord.
BasketActu : A quel moment tu t’es dis que tu devais partir ?
M.B. : Pour ma part, j’étais prêt à honorer mon contrat jusqu’à la fin. En fait, il me restait encore deux ans mais je pensais rediscuter mon contrat en fin d’année. Mais le club m’a un peu forcé la main. Ils voulaient trouver un accord à l’amiable parce que le coach avait d’autres projets. Il avait d’autres plans et voulait faire avancer les choses, recruter quelqu’un d’autre. J’ai pris la décision de trouver un accord mais en même temps j’avais signé un contrat donc à partir de là, il fallait négocier. J’avais même parlé avec le président du club qui m’avait dit qu’on oubliait le début de saison et que les choses allaient changer. Mais à partir du moment où ils ont commencé à approcher mon agent, j’ai compris que rien n’allait changer.
BasketActu : Tu étais prêt à finir la saison en sachant que tu ne jouerais pas ?
M.B. : Dès le début, il a commencé à ne plus me faire jouer et j’ai vu que ça n’allait plus couler. Mais j’étais prêt à serrer les dents quitte à être malheureux au bout du banc. Je voulais honorer mon contrat jusqu’à la fin.
BasketActu : Dans quel état d’esprit étais-tu quand tu allais aux entraînements dans ce contexte ?
M.B. : C’était dur. Ce sont des moments très durs pendant lesquels tu te lèves le matin, tu vas à l’entraînement tout en sachant que tu ne vas pas jouer. Tu as beau te battre et te donner, le résultat sera le même. Au mieux, tu auras 2 min de temps de jeu. Ce qui m’a permis de continuer, c’est que ma carrière n’est pas finie et que j’ai encore de balles années à venir. Je m’entraînais pour les années suivantes. J’ai toujours été dans cet état d’esprit. Tu ne t’entraînes pas pour le week-end qui vient mais pour progresser et être meilleur années après années. Quoiqu’il arrive, je savais que je n’aurais que deux minutes mais il fallait que je prépare mon futur.
BasketActu : A Nancy, la roue a tourné quand Nicolas Batum a quitté l’équipe pour retrouver la NBA. Comment vous l’avez géré en interne entre joueurs ?
M.B. : On savait que ça allait être un problème quand Nico allait partir. On s’est posé la question entre nous en interne. On se demandait ce qu’on allait faire parce que le poste 3 est un poste clé dans le système de jeu du SLUC. Il a tellement d’impact dans le jeu que si tu ne trouves pas un joueur de la même valeur, ton équipe coule. J’ai joué avec Kirskay, Darden et Greer, j’ai vu ce qu’ils ont fait. Le poste 3 doit être dominant, tous les ballons passent par lui, c’est le poste le plus important dans le système de jeu.
BasketActu : Tu as eu la chance de pouvoir rebondir à Antibes. Y’avait-il d’autres options ?
M.B. : J’ai eu plusieurs contacts de clubs de Pro B mais les négociations n’avançaient pas bien vite avec Nancy et les pistes se sont lentement refroidies. Antibes est une des seules équipes à être encore là quand j’ai finalement trouvé un accord avec Nancy. En fait, les dirigeants d’Antibes m’ont approché très tôt. Mais j’ai dit à mon agent que je n’étais pas d’accord parce que pour moi c’était un club sans ambition qui jouait le maintien chaque année. Je ne me voyais pas passer d’un club Euroleague à Antibes parce que je n’étais pas prêt pour la retraite. Puis ils sont revenus à la charge en me présentant le projet du président de Charleroi et là ça a bien changé. C’était un projet ambitieux avec des gens prêts à mettre des moyens financièrement mais également de leur personne. Le Président se déplaçait en personne. Mais malgré ça j’avais encore des doutes. Je ne savais pas si le discours était crédible ou si c’était du bluff. Ce qui m’a rassuré, c’est quand j’ai parlé avec les gens de Charleroi. La pression que j’avais en Pro B était plus forte parce que j’étais un joueur majeur et il fallait que j’apporte tout de suite. En Pro A, elle était moindre parce qu’on n’attendait pas autant de moi que d’un Nicolas Batum par exemple. J’avais un rôle de back up d’Akingbala que j’ai accepté.
BasketActu : Tu quittes Nancy, club Euroleague, pour la Pro B. Et tu atterris dans une équipe qui joue son maintien. Tu t’es mis une certaine pression ?
M.B. : Quand je suis arrivé, la situation était compliquée et l’objectif principal était le maintien. Je savais que je serais responsabilisé. Je connais bien la Pro B, j’avais fait une bonne année à ce niveau et les dirigeants savaient que c’est un niveau où je peux être dominant. Ils savaient qu’avec du temps de jeu, je pouvais aider l’équipe. Mais je ne voulais pas casser le groupe en venant. Je voulais apporter mon expérience et ce qu’il manquait à cette équipe pour gagner. Car à chaque fois, ça se jouait à peu de choses. Ça a mis un peu de temps mais une fois que la machine était lancée, on a enchaîné et la deuxième partie de la saison était différente.
BasketActu : Comment s’est passé ton intégration ? En plein milieu de saison, l’équipe était déjà bien en place.
M.B. : Ça s’est très bien passé. Je connaissais déjà Lesly Bengaber et Steve Essart. J’ai été super bien accueilli. Et c’est une équipe de jeunes donc il y a une super bonne ambiance. Le coach me faisait vraiment confiance. Il faisait en sorte que la balle passe systématiquement par moi-même si je ne suis pas le genre de joueur à vouloir tous les ballons. Il voulait maximiser mon impact sur l’équipe et c’est aussi ce que je voulais après mon début de saison frustrant avec Nancy. Je suis passé du statut de mis à l’écart à celui de joueur majeur. Je n’avais pas envie de passer mes dernières années à me faire chier au bout du banc. Je voulais prendre du plaisir quitte à redescendre d’un niveau.
BasketActu : Quelle différence majeure y’a-t-il entre la Pro A et la Pro B ?
M.B. : Le Pro A est plus organisée, moins brouillon. Physiquement ça se vaut parce qu’il y a des joueurs athlétiques en Pro B mais la différence se fait au niveau des rotations. La Pro A a plus de talents car plus de budget. A mon poste, les joueurs sont beaucoup plus petits mais aussi très mobiles.
BasketActu : A Antibes, il y a eu un gros changement avec le rachat du club par Charleroi. Vous l’avez senti vous les joueurs ?
M.B. : Le Président de Charleroi venait voir quasiment tous les matchs. Au début il est venu nous parler et près il a laissé couler la saison. IL ne voulait pas trop s’impliquer d’autant plus qu’on commençait à regagner tous nos matchs. Il restait en retrait pour ne pas nous mettre la pression. On savait que c’était lui le boss, il venait même aux matchs à l’extérieur. On sentait surtout sa présence par la manière dont les gens le traitaient en fait. On savait que l’avenir d’Antibes se construirait autour de lui. Ce club avait besoin d’un changement et d’une équipe ambitieuse. Ce qui était marrant, c’est que plus on avançait et plus les gens nous parlaient de playoffs. Par contre, on entendait plus rien sur le maintien, tout le monde était content.
BasketActu : L’objectif la saison prochaine, c’est quoi ?
M.B. : La montée, clairement. Même si on sait que ça va être très très dur. La Pro B est un championnat homogène et compliqué. On ne sait jamais quelle équipe va dominer même si sur le papier on fait vite la différence entre les grosses équipes et les autres. Mais ça se joue à tellement peu de choses en général. On va se mettre la pression parce que c’est un challenge à relever.
BasketActu : On entend beaucoup dire qu’Antibes pourrait bénéficier de cette fameuse wildcard. Les dirigeants vous l’ont évoqué ?
M.B. : On n’a pas le droit d’y penser sinon ce n’est pas la peine de jouer cette saison. On est là pour gagner des matchs, se fixer des objectifs sportifs. Cette année, c’est la montée et on veut la mériter. On est des pros et des compétiteurs, on a envie de faire quelque chose de nous-mêmes.
BasketActu : Tu étais présent au Run Ball à La Réunion avec d’autres joueurs de Pro A le week-end dernier.
M.B. : Oui, je devais y aller il y a deux ans mais je me suis blessé. Cette année, l’occasion s’est présentée et Dounia a directement pensé à moi. Je n’ai pas hésité une seule seconde, surtout que je n’étais jamais allé à la réunion. Et puis c’est pour la bonne cause donc ce n’est que du positif. Ça fait aussi plaisir de retrouver tous les joueurs français dans un autre contexte que celui du championnat. On se connaît tous donc voilà.
BasketActu : On te verra au Quai 54 ?
M.B. : Oui je vais le faire avec La Relève. Mon équipe Team 77 est morte visiblement. Tout le monde s’est trouvé une nouvelle équipe alors moi aussi j’ai trouvé une équipe d’adoption avec Dounia, Georgi, Vincent Mendy. On va s’éclater. Ça fait plaisir de voir que le Quai évolue. On est content pour Hammadoune qui a monté ce tournoi de toute pièce. Il mérite le succès qu’il a. Il aide le basket à s’exposer différemment que par la voir pro. C’est une partie du basket qu’on aime parce qu’o en vient. On s’y retrouve. Aujourd’hui, c’est carrément devenu un spectacle mais aussi un beau tournoi.