Vu sur maville.com Basket-ball : Le MSB, un leader de Pro A en trompe l'oeilZack Wright s'est distingué à Limoges. Pas forcément en bien (2 points, 2 passes décisives). Le meneur du MSB devra revoir sa copie. Et vite ! Il est dépositaire des systèmes. Photo : Dominique Breugnot
Une équipe sans âme, indigne de son statut, le MSB file un mauvais coton. Il est grand temps de resserrer les boulons.Sans langue de bois
Entre les deux tours des « Régionales », où la langue de bois fait florès, il y en a un qui a choisi d'être à contre-courant en d'adoptant le franc-parler. Pas question de se cacher derrière son petit doigt.
« On a été ridicules, c'est scandaleux. S'il y en a qui ne sont pas contents, ils se tirent ! On a perdu comme des brêles. » Le jeune président du MSB a bien fait. Les nerfs à vif, Christophe Le Bouille n'a que peu goûté la parodie proposée par ses hommes, mardi soir à Limoges (67-60). Son équipe, sans envie, n'a pas fait honneur à son rang même si parallèlement nos confrères du «
Populaire » ont qualifié la prestation limougeaude de « chef-d'oeuvre ». Un poil exagéré quand même.
Après 24 heures de réflexion, Christophe Le Bouille, redescendu un peu en température, tire toujours vigoureusement le signal d'alarme.
« Je suis atterré par ce que j'ai vu. Le début de match fut scandaleux. Comment peut-on se présenter en sénateurs alors que nous étions détenteurs de la Coupe ? Nous avons affiché une forme de complexe de supériorité qui ne vaut rien de bon. Ce n'est pas digne de joueurs professionnels. »Des chiffres catastrophiques
Huit défaites sur les dix derniers matches, c'est le triste bilan du MSB. Ceux qui avaient cru que le succès à Chalon puis celui enregistré devant l'Aris Salonique, symbolisaient un retour aux affaires, se trompaient. C'était un feu de paille ! Les Manceaux pataugent, sont inconstants au possible. C'est un leader de Pro A en trompe l'oeil qui s'affiche actuellement, fragilisé devant le moindre obstacle. Frédéric Weis et ses 2,18 m, par exemple. Dans le Limousin, les Sarthois ont tenté 31 tirs à 3 points (19 % de réussite), histoire d'éviter la tour de contrôle du CSP qui n'est pourtant pas affûté (140 kg) après 10 mois d'inactivité. Le grand échassier a chassé le timide moineau manceau à la périphérie. A titre de comparaison, en championnat le MSB tente 20,6 tris primés par match (30,4 %).
Dee Spencer (22 points) s'est trouvé bien seul en attaque. Ça a vendangé ferme dans le Limousin ! Le nouvel axe, meneur-pivot (Braswell-Weis) du Limoges CSP a fait exploser un Le Mans très friable.
Des tensions
À l'évidence, certains joueurs sont dans leur bulle. J.D. Jackson prône la
« solidarité ». En vain ! Le message est entendu mais pas compris. Zack Wright, par exemple, n'en fait souvent qu'à sa tête. Son côté « gamin » exaspère. Sa tendance à prendre des libertés avec les systèmes n'est pas nouvelle. Elle avait déjà été pointée du doigt avant Noël. Ces derniers temps, l'Américain avait semblé assagi. Chassé le naturel, il revient au galop !
Batista n'est plus que l'ombre de lui-même depuis le match face à Roanne, début février. Mentalement rincé, il ne se comporte plus comme un leader. Globalement où étaient les intérieurs, mardi ?
Nous ne reviendrons pas sur le cas Salyers (1 sur 12 à Limoges, 8 %), « bâché » un moment donné par Weis, dont on ne saurait se satisfaire d'une bonne partie tous les 36 du mois.
Deux cadres, trois cadres, dans la panade, c'est trop. L'édifice est grandement fragilisé et ne ressemble en rien au visage que son coach, un battant s'il en est, attend de lui.
L'exemple de 2006
Dans un tel contexte, on a peine à imaginer que Le Mans se maintienne au sommet. Pourtant, le championnat demeure l'unique et ultime objectif. Il reste deux mois avant d'aborder les playoffs. Tout reste possible pour peu que chacun prenne conscience de ses responsabilités. Pas de temps en temps mais de manière permanente. Jackson va tenter de recoller, les morceaux.
Ceux qui ont un peu de mémoire se rappelleront qu'en 2006, en mai, le MSB était au plus mal après une déculottée en terre villeurbannaise (89-60). Collet ne savait plus à quel saint se vouer. Un mois plus tard, il était champion de France. A fortiori, avec deux mois d'ajustement, on peut encore envisager que l'horizon s'éclaircisse. Il n'est pas trop tard.
« Il faut retrouver notre identité de jeu »,conclut le président du MSB qui attend avec impatience la confrontation avec Villeurbanne dans 48 heures. Un match de « gueules cassées » !
Alain MOIRE.