Un capitaine dans la houle Décevant jeudi (-3 d'évaluation), Ricardo Greer est à la peine en Euroligue depuis le début de saison. Mais le Dominicain est véritablement ciblé par les équipes adverses.
BARCELONE._
(De notre envoyé spécial).
En bon capitaine de route du navire nancéien, il s'est démené, jeudi, pour essayer de montrer l'exemple, ouvrir le chemin. Ricardo Greer s'est battu des deux côtés du terrain, a attaqué le cercle, a tenté de créer. Mais le capitaine du SLUC Nancy s'est heurté à un mur compact jeudi au Palau Blaugrana de Barcelone pour finir avec un terrible -3 d'évaluation.
Alors, entendant le Dominicain pester contre l'arbitrage devant le tunnel qui menait au vestiaire, on ne pouvait s'empêcher de penser qu'il y avait sans doute aussi pas mal de frustration dans sa voix.
Car ce n'est pas la première fois cette saison que le Dominicain est à la peine en Euroligue. A l'aller, face au Barça, il avait dû se contenter d'une évaluation nulle, la semaine dernière à Sienne, il avait compilé un modeste cinq... Et alors qu'en championnat, l'ailier fort nancéien pèse de tout son poids dans la balance statistique (près de 15 pts et 17 d'évaluation), ses stats fondent comme neige au soleil sur la scène européenne où il ne tourne qu'à 6,5 d'évaluation. La quatrième évaluation seulement dans les rangs nancéiens en Euroligue derrière Julian (16), Wilson (10,6) et Tchicamboud (9).
Jean-Luc Monschau : « Il n'est pas gâté »
Pour un joueur qui tournait avec une évaluation comprise entre 12 et 16 lors de ses deux précédentes saisons d'Euroligue, à Strasbourg en 2005/2006 et à Pau la saison suivante, la différence saute aux yeux. «
C'est vrai que c'est assez frustrant » confie le Dominicain, «
j'essaie d'apporter le maximum, prendre des rebonds, donner des passes, mais en Euroligue, le niveau défensif est assez incroyable. Jeudi, Basile, Barton et Grimau se sont relayés sur moi et ce n'est pas toujours évident de peser autant qu'on le souhaite dans ces conditions...»
Dans une épreuve où rien n'est laissé au hasard, où chaque adversaire est ''scouté'' dans ses moindres détails, les défenses adverses ont pris le parti de cibler le capitaine nancéien, tant la capacité de création de celui-ci et sa faculté à remplir beaucoup de cases statistiques (points, rebonds, passes...) est un danger.
«
Il n'est pas gâté » lâche l'entraîneur nancéien Jean-Luc Monschau, «
ce n'est pas facile d'être la cible des équipes adverses. Mais il fait beaucoup de choses sur un terrain et comme il focalise l'attention, cela libère des espaces pour les autres. » «
Je ne peux plus surprendre autant qu'avant car les équipes me connaissent mieux » admet le capitaine nancéien qui a parfois tendance à vouloir faire la différence tout seul alors que l'accès au panier semble bouché.
Mais si le capitaine nancéien est conscient qu'il «
peut faire beaucoup mieux, notamment en terme de balles perdues » (NDLR : il est même en ''tête'' en Euroligue de ce classement peu gratifiant avec une moyenne de 5,2 !), il en faut bien plus pour lui faire perdre son sourire. «
Il faut que je continue à jouer dur pour transposer en Euroligue les stats que j'ai en championnat, mais je ne vais pas me miner avec ça. La saison est encore longue. Et puis, je l'ai toujours dit, l'important, c'est la victoire, qu'on gagne... C'est tout ce qui m'intéresse. »
Et avec trois défaites de suite pour le SLUC (Sienne, Rouen, Barcelone), Ricardo Greer commence à trouver un peu le temps long sur ce point. Alors dès demain face à Dijon, il repartira au combat pour aider Nancy à retrouver le chemin de la victoire. En bon capitaine, Ricardo fera tout pour montrer la voie...
A. G. (Anthony GUILLE)6/12/08Est republicain