Le voici-le voilà, mon rapport de déplacement...
Dédé apportera quelques précisions je pense, car il y a vraiment beaucoup de choses à dire. J'espère qu'il vous plaira
3(4) Alsaciens à Gentilly« Il était une fois un projet fou et improbable, curieux et incroyable : la SIG apporterait son soutien à son frère rival de toujours, le SLUC, pour que justice sportive soit respectée (sans cacher bien sûr l’interêt commun de leur victoire éventuelle
).
La SIG ? l’equipe des Eidson et autres McCord ? hé bien, pas tout à fait : elle était en fait plutôt physiquement représentée par…..3 alsaciens (dont je faisais parti), plus enthousiastes les uns que les autres à l’idée de venir – en paix
– à Gentilly, et de voir un grand match de basket.
Je vais vous raconter notre histoire…. »
« Vous n’aurez pas, l’Alsace et la Lorraineuh ! » pensais-je alors que nous nous garions. C’était une des dernières répliques que j’avais pu échanger avec Guigui avant notre voyage.
Il était environ 19h30, nous venions de poser pied à terre, dans un endroit nettement moins hostile que l’on croirait : l’antre du voisin SLUC, Gentilly.
La ville ressemblait de plus en plus à la jungle, tant le public se pressait en nombre vers les caisses (une bonne initiative, puisque pas loin de 5637 spectateurs étaient, en fin de compte, sur place, pour pousser ses chers protégés cougars). Cela tombait bien, car c’était "soirée chasse" pour les fêlins.
Je pus retirer nos places sans trop de difficultés (merci à la gentille caissière Insania), car obtenues à l’aide d’un délicieux bretzel frais :bigs: . Nous étions placés derrière le panier, dans le KOP Strasbourgeois prévu à cette effet :P (et accessoirement le KOP Nanceien....
).
La salle était déjà à moitié pleine lors de notre entrée, les 2 équipes s’echauffaient serieusement : on pouvait facilement déceler dans le regard de « Wild Thing » que les choses ne seraient pas de tout repos dans la raquette adverse.
Nous en profitions pour déployer notre belle banderole, alors que le moment de la présentation des équipes était arrivé. La salle applaudissait ses invités. On notera que le passage de Masingue au SLUC n’avait pas été oublié, il fût ovationné par la salle.
C’était le tour de l’equipe locale : l’organisation nous en mit plein la vue, avec un portrait géant de chaque joueur déployé lors de l’entrée de l’intéressé, et une ambiance à rendre sourd : Les cougars étaient de retour à la maison, avec en perspective un en-cas consistant : une ASVEL juteuse et encerclée, qui arrivait tout juste à l’heure du dîner…
Pourtant, le SLUC, qui commençait avec le 5 « play-off » Milisavljevic-Banks-Kirksay-Zianveni-McClintock, manquait de mordant au début du match, ce qui permit au cerf ASVEL de tenir le début du match, face à son prédateur.
Oui mais, c’était mal connaître le cougar, car s’il est vrai que ces félins sont d’habitude solitaires, ils peuvent développer une entraide et un collectif soudé lorsqu’arrivent les moments importants. La machine SLUC se mettait alors en route, avec à la baguette Mili et Kirksay, et au front Julian, entré au relais d’un McClintock pas vraiment à son avantage.
Les locaux terminaient le quart-temps en marquant férocement leur territoire : 21-11
De notre côté, tout se passait bien : le KOP se levait à chaque tour de passe-passe de son sorcier Kirksay, aussi bien qu’à chaque percée de ce bon vieux chef de clan Julian. Les drapeaux flottaient, les cornes chantaient, la salle était en feu : le SLUC jouait à 6.
Le 2° quart-temps continuait sur la lancée du premier, les cougars continuaient leur chasse même dans la nuit pour boucler la raquette. Le rhinocéros Masingue essayait tant bien que mal de jouer les trouble-fêtes, mais il finit lui aussi par être gobé par un Samnick mort de faim.
La famille de félins montrait toujours les crocs, alors que les verts étaient asphyxiés, ne pouvant compter que sur l’instinct de survie individuel pour s’en sortir (tour à tour Sy, Larranaga…).
La mi-temps arrivait, l’ASVEL était déboussolée, les Nanceiens étaient les patrons : 46-24.
Chaque camp écoutait attentivement les conseils de leurs coachs réspectifs, avant le retour aux affaires
La coupure n’avait pas entamé l’appétit des lions des montagnes, qui nous offraient un basket de très haut niveau, aussi plaisant qu’efficace (la séquence « remontée de balle sans dribble avec alley-oop d’Air Max, qui avait fait la remise en jeu….Miam). La salle prenait encore une part importante dans le bon déroulement de ce festin, en poussant sa « progéniture » à toujours plus de belles choses.
De l’autre côté, l’ASVEL, bien que mal en point, tentait de réagir aux attaques incessantes de leurs prédateurs, qui les prenaient de plus en plus à la gorge.
L’équipe avait besoin de se recentrer autour d’un animal aussi puissant que décisif : j’ai nommé le taureau Troutman, qui tient certainement plus du minotaure que de la truite :bigs: (il aurait du s’appeler Bullman tiens :P). Celui-ci martelait la raquette lorraine, qui dût réagir par une défense synchronisée, en jouant en meute, pour atténuer le chantier de l’ogre.
Le public donnait toujours de la voix, et le quart-temps se terminait très rapidemment : 68-47
C’était alors pratiquement acquis, le niveau du SLUC ne laissait pas entrevoir un possible retour de l’ASVEL à ce moment là.
Tout ça se confirmait, ni l’orage ni la tempête n’aurait pu forcer les cougars à se mettre sur la défensive. Les Lyonnais étaient acculés, un peu à l’image de truites hors de l’eau, même si certains gros poissons voulaient encore y croire (Troutman continuait à faire le ménage, avec Sy en relais). Cette débauche d’énergie allait finalement être inutile, et pour cause : le chef de meute Julian faisait le metier, en provoquant faute sur faute, pour se retrouver face à Joseph Bissang, sur la ligne des lancer-francs.
Les spectateurs pouvaient rugir, et scander un slogan inédit : « et 1, et 2, et 3 Ber-cy ! ».
Le SLUC allait s’imposer, qu’importe si l’ASVEL montrait quelque réaction nerveuse, elle s’était faite dévorée, et le festin promettait d’être grandiose.
La sélection naturelle avait fait son effet, et c’est donc le SLUC qui s’en ira jouer la finale à Bercy
PS : Hé oui, il y avait « le 4° alsacien » à Gentilly, mais pas avec nous :bigs:
Les choses à retenir : - chez les slucquistes, on aime les bretzels
- les bergamotes, c’est bon :bigs:
- le public Nanceien est très accueillant, et pas specialement contre la SIG ou "anti-SIG"
- le basket est une fête, et on peut trinquer à la victoire même entre pires voisins
- l’Alsacienne sur la bouteille d’Elsass Cola est vraiment mignonne :bigs:
- le SLUC a un sacré groupe, ça serait dommage de le retrouver éclaté partout à l’etranger
- Je suis toujours nul en ce qui concerne la photographie
De notre côté, nous nous sommes eclipsés après avoir assisté à la marche des Lions (ou, en français, la présentation des héros de la saison), pour fêter dans la rue la nouvelle finale, en déployant fièrement notre banderole, et en recevant les amitiés de tous les supporters rassasiés.